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Syrie

Syrie: raids de l’armée à Douma, une possible attaque au chlore dénoncée

Au moins 30 civils, dont huit enfants, ont été tués samedi 7 avril dans des raids de l’armée syrienne sur la ville de Douma, ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L’ONG, basée en Grande-Bretagne, a rapporté plusieurs cas de suffocation, après un raid aérien. Les secouristes dénoncent une possible attaque au gaz de chlore. Ce que dément la Russie.

A Douma, dans la région de la Ghouta orientale, le 25 février 2018.
A Douma, dans la région de la Ghouta orientale, le 25 février 2018. REUTERS/Bassam Khabieh
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L’armée syrienne, indique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh, a accentué, samedi 7 avril, sa pression sur le dernier réduit rebelle de la Ghouta orientale. L’aviation a mené des dizaines de raids et l’artillerie a pilonné les positions des insurgés sans relâche, toute la journée. Au sol, les blindés et l’infanterie ont lancé des attaques à partir de trois axes. L’offensive est menée par des unités d’élite de la Garde républicaine et le Hezbollah libanais.

Les combattants de Jaïch al-Islam opposent une farouche résistance, mais les troupes gouvernementales ont quand même réussi à avancer de quelques dizaines de mètres. Selon des médias proches du gouvernement syrien, l’armée et ses alliés ont pris une cinquantaine de hameaux à l’est de Douma. Ils ont aussi progressé au Sud et à l’Ouest. Cependant, ils n’ont pas encore atteint les zones résidentielles. Les combats se déroulent dans les vastes vergers qui entourent la ville.

Cas de suffocation

Là, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de dizaines de cas de suffocation. Des casques blancs, secouristes en zones rebelles évoquent  l’utilisation de « gaz de chlore toxique ». Pour la porte-parole du département d’Etat américain, « Ces informations, si elles sont confirmées, sont terrifiantes et exigent une réponse immédiate de la communauté internationale », les Etats unis considèrent également que la Russie porterait  la responsabilité de cette attaque en raison de son « soutien sans faille » au régime de Bachar el-Assad. Le régime a déjà reconquis 95% des zones rebelles de la Ghouta, à la faveur de bombardements meurtriers mais aussi d'accords d'évacuation parrainés par la Russie.

Cette pression militaire a pour objectif de pousser le groupe Jaïch al-Islam à revenir à la table des négociations, pour mettre en œuvre l’accord d’évacuation conclu avec la Russie. Cet accord est rejeté par l’aile militaire du groupe, dirigée par son chef Issam Boueidani. L’aile politique, elle, veut quitter la ville. Son représentant, Mohammad Allouche, a réaffirmé samedi que le groupe ne souhaitait pas fermer la porte du dialogue avec la Russie pour aboutir à une solution pacifique.

Pas d'armes chimiques

C'est le général russe Iouri Evtouchenko qui a répondu dimanche aux accusations visant le pouvoir syrien, écrit notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche. Les propos du chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie ont été rapportés par les agences de presse russes. « Nous démentons fermement cette information », a-t-il déclaré. « Nous sommes prêts, une fois que Douma sera libérée, à envoyer immédiatement des spécialistes russes en défense nucléaire, chimique et biologique pour recueillir les données qui confirmeront que ces assertions sont montées de toutes pièces ».

Ce n'est pas la première fois que Damas est visé par ce type d'accusations depuis le début du conflit. Les Nations unies estiment notamment que le pouvoir syrien a employé du gaz sarin il y a un an, en avril 2017. Ce dimanche, Washington a critiqué une fois de plus le « soutien sans faille » de la Russie au régime de Bachar al-Assad.

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