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Iran

Contestation en Iran: la politique économique fait débat au plus haut niveau

Plus d’une semaine après la fin des troubles qui ont secoué pendant cinq jours des dizaines de villes iraniennes, faisant vingt et un morts, le pouvoir mobilise tous les jours ses partisans dans la rue, mis le gouvernement du président Rohani et ses adversaires conservateurs s’opposent sur les solutions à apporter pour apaiser le mécontentement.

Crise sociale en Iran: le Parlement a exclu une augmentation du prix de l'essence, de l'eau et de l'électricité dans son projet de budget contrairement à ce que demandait le gouvernement (Grand Bazar de Téhéran, photo d'illustration)
Crise sociale en Iran: le Parlement a exclu une augmentation du prix de l'essence, de l'eau et de l'électricité dans son projet de budget contrairement à ce que demandait le gouvernement (Grand Bazar de Téhéran, photo d'illustration) Simon Dawson/Bloomberg via Getty
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Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Le président Rohani soutenu par les réformateurs et les modérés a prôné une plus grande liberté politique et sociale. «Dire que les revendications de la population se limitent aux questions économiques est une insulte et revient à faire fausse route», a déclaré lundi Hassan Rohani.

Selon le président iranien, le vrai problème est la distance qui sépare les dirigeants du pouvoir avec la jeune génération. Il a ajouté que le pouvoir devait écouter les jeunes et ne pas leur imposer sa propre volonté. Hassan Rohani et les réformateurs ont prôné une plus grande liberté politique et sociale pour répondre aux demandes de la population.

Le camp conservateur, qui se présente comme le défenseur des classes pauvres, a prôné des mesures sociales tout en dénonçant les choix économiques du gouvernement qualifiés de «libéraux».

D’ailleurs la commission spéciale du Parlement qui examine actuellement le projet du budget pour la prochaine année iranienne qui débutera en mars a exclu d'augmenter les prix de l'essence et de l’eau, de l’électricité et du gaz comme le souhaitait le gouvernement.

Ce n'est absolument pas dans l'intérêt du pays dans la situation actuelle, a estimé le président du Parlement, le conservateur modéré Ali Larijani.

Plus de 2000 personnes ont été arrêtées durant les manifestations qui ont éclaté en Iran du 28 décembre au 3 janvier dernier

Un chiffre avancé par les avocats et juristes de l'organisation « Les défenseurs des droits de l’Homme » qui travaille en Iran et qui vient de publier un premier rapport sur ces arrestations.

« Selon les informations dont je dispose, plus de 2000 personnes ont été arrêtées, explique à la rédaction persane de RFI Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix qui vit aujourd'hui en exil mais elle fait partie de ce réseaux de militants défenseurs des Droits humains. La plupart d’entre elles sont des jeunes sans emploi qui protestaient contre la vie chère et le chômage. Ils n’ont rien fait d’autre que de mettre en œuvre leur droit de manifester pacifiquement. Ils ont été arrêtés sans que la procédure pénale soit respectée. Les familles n’ont aucune information sur le sort de leurs proches.

Plus grave encore... les prisonniers politiques dans la prison d’Evin m’ont informé que certaines des personnes arrêtées et détenues dans les sections 241 et 2A de cette prison avaient été torturées pour obtenir des aveux consistant à dire qu’elles avaient été manipulées et avaient reçu de l’argent des pays étrangers pour manifester ».

 

 

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