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Iran

Manifestations en Iran: le pouvoir met en garde les fauteurs de troubles

Une nouvelle journée de manifestations se prépare en Iran ce dimanche 31 décembre. Samedi 30, pour le troisième jour consécutif, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes du pays pour protester contre la situation économique mais aussi contre le régime. Des protestations pour l'instant étouffées par les autorités.

Des manifestants à Téhéran, ce 30 décembre 2017.
Des manifestants à Téhéran, ce 30 décembre 2017. REUTERS
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Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Ce 31 décembre au matin, le ministre de l’Intérieur iranien, Abdolreza Rahmani Fazli, a lancé une mise en garde à la télévision d’État contre « ceux qui utilisent la violence et créent des désordres » en affirmant que le gouvernement allait agir contre les fauteurs de troubles.

Il s'agit donc d'une déclaration très dure à l’égard des manifestants qui, selon les vidéos de certains médias locaux, ont attaqué des bâtiments publics dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes du pays, notamment à Arak, dans le centre du pays, où 80 personnes ont été arrêtées, selon l’agence de presse Irna.

Selon les vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux  et difficiles à vérifier, les manifestations ont continué dans la nuit tard hier soir. A Téhéran, des affrontements ont eu lieu entre quelques centaines de manifestants et les forces de l’ordre dans le centre de la capitale et le quartier de l’université. Les manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre vers 11h du soir.

Deux manifestants tués

Deux personnes ont été tuées dans les manifestations de protestation dans la ville de Doroud située à l’Ouest de l’Iran. Selon un responsable, les forces de l’ordre n’ont pas tiré de balles contre les manifestants. D'après un site des Gardiens de la révolution, ce seraient des hommes armés qui auraient tiré sur la foule et la préfecture provoquant ces morts.

La contestation serait encore plus vive dans l'ouest du pays. Plusieurs milliers de personnes auraient ainsi défilé hier à Zanjān, Ahvaz ou encore Khorramābād. Les forces de l'ordre auraient également ouvert le feu à Douroud. Des témoignages font état de blessés, voire de manifestants tués. Des informations toutefois parcellaires et difficilement vérifiables.

Des arrestations ont également eu lieu depuis jeudi 28 décembre, date du début des protestations à Machhad, la deuxième ville du pays. La plupart des personnes interpellées auraient toutefois été libérées, selon les médias officiels. Là aussi, ces informations sont à prendre avec prudence.

Internet coupé pendant quelques heures

Internet a été coupé pendant quelques heures samedi soir sur le réseau de téléphonie portable mais rétabli dès ce matin. Beaucoup d'Iraniens surfent sur Internet via leur téléphone. L'application de messages cryptés Telegram en particulier est utilisé par plus de 25 millions d’entre eux, sur 80 millions d'habitants.

Des canaux Telegram souvent basés à l’étranger appellent les gens à manifester ou publient des vidéos de manifestations dans différentes villes. Le signal a donc été coupé pendant quelques heures par les autorités, visiblement pour empêcher que les violences ne se répandent dans le pays.

Le pouvoir iranien semble en effet prendre la situation très au sérieux : il a mobilisé samedi des dizaines de milliers de ses soutiens alors que les slogans des protestataires mêlent désormais revendications économiques et politiques.

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