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Irak

Irak: d'Alep à Mossoul, bataille des chiffres autour des victimes civiles

A Mossoul des dizaines de civils, plus de 200 peut-être, victimes de la frappe d'un avion de la coalition sous commandement américain. L'opération a été menée le 19 mars dernier, dans le quartier d'Al Jadidah sous contrôle de l'organisation Etat islamique. Quelque 240 corps auraient été extraits des décombres après l'explosion de plusieurs immeubles suite à cette frappe aérienne. Une enquête est ouverte. Est-il possible d'aviter des victimes civiles ? Explications de Jean-Vincent Brisset, chercheur à l'Iris.

Bataille de Mossoul, Irak: tank de l'armée irakienne, le 25 mars 2017.
Bataille de Mossoul, Irak: tank de l'armée irakienne, le 25 mars 2017. REUTERS/Khalid al Mousily
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Selon des responsables irakiens et des témoins, des raids aériens ont tué un grand nombre de civils dans le quartier Al Jadida ces derniers jours. Le nombre de victimes, entre des dizaines et des centaines selon les sources, ne peut pas être vérifié de source indépendante.

De fait la coalition internationale a reconnu samedi avoir procédé à un raid le 17 mars dans un secteur de la ville où des pertes civiles ont été rapportées, sans préciser de quel secteur il s'agissait. Elle a indiqué qu'elle menait une enquête pour vérifier si des civils avaient été tués par ce raid aérien. Une enquête est ouverte a annoncé ce dimanche le porte-parole du Commandement des opérations conjointes, le général Yahya Rasool, qui a pointé la responsabilité des combattants de l'organisation jihadiste Etat islamique qui utilisent les civils vivant dans les quartiers assiégés comme des boucliers humains.

Selon l'Observatoire irakien des droits de l'homme, près de 700 civils ont été tués depuis le début de l'offensive pour la reprise de Mossoul Ouest le 19 février. Des pertes qui ne sont pas une surprise quand on fait la guerre dans un tissu urbain explique à RFI le général Jean-Vincent Brisset, directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques.

Mossoul - Alep: les populations civiles paient un lourd tribut à la guerre

La France a fait le choix de participer à cette reconquête de Mossoul au sein de la coalition internationale. Une décision politique qui peut être tout à fait justifiée, « mais il faut accepter d’en payer le prix », souligne Jean-Vincent Brisset, qui regrette « la différence de traitement entre l’information sur Mossoul et celle qu’il y a eu sur Alep. Il y a eu beaucoup d’indignation quand les Russes étaient à Alep (or) on est en train de faire à peu près la même chose d’une manière ou d’une autre ».

Populations civiles: carton rouge pour les risques «acceptables»

Il faut bien être conscient que tous les membres de la coalition risquent d’être impliqués dans des frappes contre des civils, rappelle Jean-Vincent Brisset.Si des cibles civiles sont touchées, cela peut être dû à des erreurs de ciblages mais on a « peut être aussi dans des problèmes d’erreur un peu volontaires, avec des désignations – ça s’est déjà fait malheureusement – une partie désigne des cibles, alors que ça ne devrait pas en être ».

« Au sein de l’état-major de la coalition les forces françaises ont un officier qui a un carton rouge et qui vérifie les cibles qui peuvent être assignées à des militaires français, de manière à décider qu’il y a un risque acceptable ou pas de risque acceptable. C’est une option qui est très bien sur le papier, mais qui a forcément des limites, ne serait-ce que parce qu’on n’a pas la totalité du renseignement et qu’il y a toujours des possibilités d’erreur dans le renseignement sur la qualité des cibles ».

 

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