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Proche-Orient/Etats-Unis

Rencontre Trump-Netanyahu: réactions et enquête d'opinion au Proche-Orient

Après huit ans de relations exécrables avec Barack Obama, c’est en terrain ami qu'était reçu hier -mercredi 15 février- le Premier ministre israélien, accueilli à la Maison Blanche par Donald Trump. Rien de vraiment concret n'est sorti de cette rencontre si ce n'est une rupture dans la stratégie américaine au Proche-Orient : la solution à deux Etats n'est pas la seule possible selon le président américain, mais selon un récent sondage, la solution des deux Etats a toujours les faveurs de la population dans la région.

Pendant la rencontre Trump-Netanyahu à Washington, manifestation pour la paix au Proche-Orient et contre la politique de Donald trump à New York, le 15 février 2017.
Pendant la rencontre Trump-Netanyahu à Washington, manifestation pour la paix au Proche-Orient et contre la politique de Donald trump à New York, le 15 février 2017. REUTERS/Mike Segar
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avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil

Du côté israélien, c'est la prise de distance par rapport à la fameuse « solution à deux Etats » qui fait réagir la classe politique ce jeudi. Cette nouvelle position est saluée par la droite de la droite israélienne.

Pour Naftali Bennett, le chef du parti nationaliste religieux Le Foyer Juif évoque une « nouvelle réalité ». « Le drapeau palestinien ne flotte plus en haut du mat », dit-il. Le ministre de l'Education, qui plaide pour l'annexion de larges pans de la Cisjordanie, estime qu'il « a été remplacé par le drapeau israélien ». Mais au sein du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahu, certains se réjouissent aussi de cette évolution. Pour le ministre des Sciences, Ofir Akunis, Donald Trump comprend que la solution à deux Etats n'apportera pas la paix au Proche-Orient. « C'est le jour le plus important pour ceux qui aiment Israël », a t-il écrit sur Twitter.

A l'inverse, l'opposition s'inquiète de ce revirement et du fait que Benyamin Netanyahu n'ait pas réaffirmé son attachement à la solution à deux Etats -le Premier ministre israélien n'a pas parlé d'un futur Etat palestinien-. « Tous les Israéliens devraient être inquiets ce soir », a jugé le chef de l'Union sioniste, coalition de centre-gauche, pour qui un seul Etat signifie « plus d'Etat juif ». Il évoque « un désastre très dangereux », alors qu'Ahmad Tibbi, un député arabe israélien, ironise, lui et dit se préparer à se présenter comme Premier ministre de cet Etat unique désormais évoqué... Et il prévient : « je vais battre Netanyahu ».

Et côté palestinien, ce sont les propos de Trump sur la colonisation qui ont retenu l'attention. La présidence palestinienne a réagi par communiqué, mercredi soir. Elle appelle Benyamin Netanyahu a répondre à l'appel de Donald Trump qui est aussi, relève t-elle, celui de l'ensemble de la communauté internationale. La présidence palestinienne demande au chef du gouvernement israélien de « cesser toutes ses activités de colonies, y compris à Jérusalem-Est ». Et elle rappelle son attachement à la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Celles d'avant l'occupation israélienne.

La solution à deux Etats reste pourtant la solution préférée des Israéliens comme des Palestiniens

Selon un récent sondage sur le processus de paix (présenté ce jeudi), 55 % des Israéliens soutiennent la solution à deux Etats, et ils sont 44 % du côté palestinien. Des chiffres toutefois en légère baisse par rapport à la précédente étude il y a six mois, et des chiffres en constante baisse ces dernières années.

Mais la solution à un Etat est encore moins populaire, quel que soit l'interlocuteur. Elle n’est soutenue que par un juif israélien sur cinq et un Palestinien sur trois. Il n’y a finalement que parmi les Arabes israéliens que cette option devient majoritaire.

L’étude s’intéresse aussi au contenu d’un éventuel accord final : quelles sont les questions les plus compliquées à régler. Il apparaît ainsi que la question du retour des réfugiés palestiniens est la plus problématique pour les Israéliens attachés à conserver une majorité juive en Israël.

Mais à l’inverse, cette même question est la plus importante pour les Palestiniens. Est-ce un obstacle là à la paix ? Pas incontournable, selon les auteurs de cette étude qui relèvent que des mesures incitatives peuvent facilement amener une large majorité de chaque côté à soutenir le plan de paix final.

Ce qui tue la solution à deux Etats, estime l’un des auteurs de cette étude, c'est la perception de la viabilité de cette solution à deux Etats, une perception affaiblie, dit-il, par la colonisation israélienne en Cisjordanie ou quand le président américain prend ses distances avec cette solution-là.

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