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Israël / Palestine

Quand les soldats israéliens se racontent dans «Le livre noir de l'occupation»

En Israël, certains soldats ont décidé de sortir de leur silence. Ils sont environ un millier à s’être confiés à l’association israélienne Breaking the Silence, pour raconter leurs services dans les Territoires palestiniens occupés. Ces soldats parlent de leur culpabilité, de leur honte et de leur comportement parfois intolérable envers les Palestiniens. Leurs témoignages sont regroupés dans un livre qui sort ce mercredi 9 octobre en français et intitulé Le livre noir de l’occupation israélienne.

Affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens dans la ville d'Hébron le 22 février 2013.
Affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens dans la ville d'Hébron le 22 février 2013. REUTERS/Ammar Awad
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Avec notre correspondante à Ramallah, Emilie Baujard

Les témoignages émanent de toutes les unités, du simple soldat au commandant de brigade, en passant par des réservistes. Tous décrivent la même chose : il faut contrôler les Palestiniens. Et pour cela il faut « marquer sa présence », un jargon militaire expliqué par Yehuda Shaul, le directeur de l’association Breaking the Silence :

« Vous êtes quatre soldats à un checkpoint, il y a une centaine de Palestiniens qui attendent pour passer. La seule façon pour vous de vous faire respecter c’est que ces personnes aient peur de vous. Alors vous attrapez la 50e personne dans la queue et vous la frappez. Vous demandez à quelqu’un sa carte d’identité et ce quelqu’un sourit un peu trop, alors vous le laissez au soleil pendant 8 heures. Et il va comprendre qui est le boss. »

Le livre montre aussi un visage encore plus sombre de l’occupation israélienne. Des Palestiniens utilisés comme bouclier humain, des destructions arbitraires de maisons palestiniennes. Des actions considérées comme des crimes de guerre au regard du droit international. Et des actions que Gail, qui a servi à Hébron il y a 10 ans, a voulu dénoncer en témoignant :

« C’est de mon devoir de dire ce qu’il se passe. La société israélienne m’envoie ici faire mon devoir, pour la protéger. Mais elle ne sait pas comment je le fais. Donc je dois lui ouvrir les yeux. Car pour la société, il n’y pas d’occupation, les soldats sont juste là pour maintenir la sécurité. Mais vous êtes sûrs que c’est pour maintenir la sécurité ? la sécurité de qui ? »

Mais pour l’instant, en Israël, ceux qui ont osé briser le silence sont accusés d’être des traîtres et des menteurs.

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