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Mélanie Berger-Volle, 102 ans, ancienne résistante, porteuse de la flamme olympique

Choisie par le département de la Loire, dans le centre de la France, pour porter la flamme des Jeux olympiques, le 22 juin, cette femme de l'ombre sera, le temps d'une étape, au centre de l'attention. Militante autrichienne antifasciste dès l'adolescence, elle est une figure de la Résistance française. Elle est aussi la grand-mère de la gymnaste Emilie Volle, qui a participé aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996.

Mélanie Berger-Volle, le 26 mars 2024.
Mélanie Berger-Volle, le 26 mars 2024. AFP - JEFF PACHOUD
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Mélanie Berger-Volle n'a pas l'intention de se défiler. Et même si le poids de la torche l'inquiète un peu en raison d'une épaule fragile, elle compte bien, à l'occasion de ces Olympiades 2024 à Paris, redire son attachement aux valeurs qu'elle porte depuis toujours : la paix, la liberté et l'amitié entre les peuples. Mélanie Berger-Volle, comme son nom ne l'indique pas, est Autrichienne, devenue citoyenne française en 1947. En 1938, cette jeune militante d'extrême-gauche de 16 ans quitte son pays natal, l'Autriche, annexée par l'Allemagne nazie. Elle passe par la Belgique et arrive en France, déguisée en garçon, cheveux coupés court en se mêlant aux travailleurs frontaliers. Son but : libérer l'Europe de Hitler.

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Résister 

Mais à Paris, l'atmosphère est délétère : les Autrichiens, même réfugiés, sont perçus comme des ennemis et les autorités la mettent dans un train en direction d'un camp dans le sud-ouest du pays. En gare de Clermont-Ferrand, elle saute du wagon; les autres filles n'osent pas la suivre. « Elles n'étaient pas politiques, elles ne savaient pas ce qu'était un camp ». La jeune militante sait, au contraire, que « quand on a une chance, il ne faut pas la laisser passer ».

De 1940 à 1942, à Montauban, elle entre en résistance en distribuant des tracts en langue allemande destinés à saper le moral des soldats de la Wehrmacht. Arrêtée en 42 par la police française, soumise à des interrogatoires, elle est victime d'actes de torture sur lesquels elle reste très pudique. Emprisonnée à Toulouse, puis aux Baumettes à Marseille, elle s’évade, avec l’aide extérieure de compagnons résistants. Un soldat en uniforme de la Wehrmacht qui voulait déserter participe à l'action. Avec de faux papiers de la Gestapo, ils viennent la chercher pour un interrogatoire. C'est dire s'il en faut beaucoup pour impressionner Mélanie Berger-Volle qui continua son action résistante en France jusqu’à la Libération sous de fausses identités.

Militante encore et toujours

Après la guerre, elle épouse Lucien Volle, lui aussi résistant. Tous deux se consacrent au travail de mémoire. Mélanie Berger-Volle raconte dès qu'on l'invite sa lutte contre le nazisme aux collégiens et lycéens. Sous les regards ébahis, elle détaille comment elle a risqué sa vie pour changer le monde : « Je n'ai pas fait grand-chose », estime-t-elle, « Mais j'ai dit non » au nazisme. 

À 101 ans, forte de son incroyable optimisme, elle ne cesse de porter une parole militante, contre les injustices, le racisme et pour les droits des femmes. « J'ai toujours aimé le sport », explique-t-elle. Elle veut en portant le 22 juin la flamme olympique être un symbole pour les femmes « qui se sont battues pour faire du sport comme les hommes ».

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