Accéder au contenu principal
France/Cinéma

La 38e cérémonie des César sur fond de polémique des gros salaires

Après les Goya en Espagne la semaine dernière et avant les Oscars aux Etats-Unis dimanche, ce sont les César qui sont décernés ce vendredi 22 février en France. Une cérémonie festive où le cinéma français va distribuer ses trophées, mais qui pourtant cette année se déroule sur fond de polémique et de crise économique.

Amour de Michael Haneke fait partie des grands favoris de la 38e cérémonie des Césars.
Amour de Michael Haneke fait partie des grands favoris de la 38e cérémonie des Césars. © Reuters
Publicité

Le tapis rouge du théâtre du Châtelet où se déroule la cérémonie des César sera sans doute boudé par des mécontents, puisque depuis quelques semaines le 7ème art est en ébullition en raison, entre autres, de l'affaire des trop gros salaires de certains comédiens.

Des rémunérations qui d'ailleurs viennent tout juste d'être révélées dans la presse avec le palmarès des sommes perçues par 60 interprètes. En tête, Dany Boon qui a touché en 2012, 3,6 millions d'euros, ce qui le place même comme le comédien le mieux payé d'Europe, suivi par Gérard Depardieu et en troisième place, Catherine Frot, par ailleurs nommée aux César pour son rôle dans le film Les saveurs du Palais.

Le producteur Vincent Maraval qui avait mis le feu aux poudres dans une tribune, revient sur les dysfoncitionnements budgétaires du cinéma : « Cela fait 20 ans que l'on présente des chiffres vrais mais biaisés pour essayer de faire dire à ces chiffres des choses qui vont toujours dans le même sens, qui est de dire notre système est formidable. En Espagne, c'est ce qu'ils ont fait et au bout d'un moment ça a pété, et le gouvernement espagnol l'a supprimé. Le meilleur moyen de le défendre, parce qu'en effet, il est formidable et qu'il repose sur des bases très vertueuses, c'est de l'adapter en fonction de ses perversions et de l'évolution de l'environnement numérique. J'espère qu'on rénovera la distribution, qu'on rénovera le système de financement du cinéma français tout en gardant les bases, c'est-à-dire de redistribuer de l'argent de manière vertueuse et diverse dans le cinéma français ».

Une polémique qui ne fait pas l'unanimité

Le débat du financement du cinéma français est donc ouvert, mais pour certains ce cri d'alarme est très exagéré,voire faussé. Pour le réalisateur Costa-Gavras, à qui l'on doit de nombreux grands films comme Z, L'aveu ou I comme Icare, et qui est président de la Cinémathèque française, il ne faut pas se tromper de cible, ni attribuer ces disparités uniquement aux subventions : « ea n'est pas l'Etat français qui finance le cinéma français. C'est une espèce d'auto-financement . Chaque film qui sort, chaque ticket  paie une petite part qui est retenue par le Centre national du cinéma, et qui est distribuée pour faire des films, pour aider les salles, pour une série de choses qui font que le cinéma français est comme il est aujourd’hui, peut-être un des meilleurs du monde sur le plan de la qualité des productions, de la diversité de la production. Et aussi une chose dont on ne parle pas beaucoup : le fait qu’il y a beaucoup de premiers films. Il y a quarante à cinquante premiers films chaque année, ce qui fait que le cinéma se renouvelle en talent en permanence ».

Réforme du statut des intermittents en ligne de mire

Beaucoup de questions, d'avis contradictoires. Les César vont-ils rendre compte de cette crise interne ? On n'est pas à l'abri en effet d'une prise de parole spontanée d'une ou d'un des invités, mais selon Fabrice Préel-Cléache, nommé dans la catégorie meilleur court-métrage pour avoir produit Le cri du homard de Nicolas Guiot, les César ne seront pas une caisse de résonnance : « Moi, je crois qu’il ne se passera rien aux César, parce que tout le monde a peur actuellement, d’une déstabilisation du milieu économique du cinéma. L’économie du cinéma est attaquée par Bruxelles, elle est attaquée par les médias. Donc, résultat : tout le monde préfère ou un grand nombre de personnes aujourd’hui préfère un peu étouffer la situation et essaie de le régler en interne. Donc, à mon avis, il ne se passera rien aux César. En revanche, on risque d’avoir une année 2013 chargée, puisqu’il y a la réforme du statut des intermittents et il va y avoir de grosses décisions qui vont être prises à Bruxelles, notamment sur le financement du cinéma français qui est très important. Et c’est sans doute là que ça va se jouer. C'est-à-dire plutôt sur la fin 2013 ».

« Amour » et «Camille redouble», grands favoris de la cérémonie

Amour de Michael Haneke pourrait bien, après avoir déjà eu de très nombreux prix à Cannes comme à l'international, offrir une statuette à Emmanuelle Riva, nommée aussi dimanche aux Oscars le jour de son 86ème anniversaire. Mais la surprise peut venir aussi d'un film d'auteur Camille Redouble, de la réalisatrice et actrice Noémie Lvosky, en lice pour 13 récompenses. 

C'est une fiction qui n'a pas eu un gros budget justement, où les acteurs n'ont pas été payés à prix d'or mais qui a été un vrai succès populaire. Preuve que l'argent ne rime pas forcément avec talent. Mais ici, la fraîcheur, l'originalité et la profondeur du sujet (une femme de 40 ans qui replonge quelques jours dans son adolescence) ont touché le plus grand nombre.

 

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.