Accéder au contenu principal

En tournée européenne, le président chinois reçoit le soutien de la Serbie, avant de se rendre en Hongrie

Après la France, le président chinois Xi Jinping était ce mercredi 8 mai en Serbie, à Belgrade, pour la deuxième étape de sa tournée européenne. Xi Jinping a été reçu par son homologue Aleksandar Vucic, avant de s'envoler pour la Hongrie, où il est arrivé ce jour en soirée.

Le président serbe Aleksandar Vucic rencontre le président chinois Xi Jinping, à Belgrade, en Serbie, le 8 mai 2024.
Le président serbe Aleksandar Vucic rencontre le président chinois Xi Jinping, à Belgrade, en Serbie, le 8 mai 2024. © Zorana Jevtic / Reuters
Publicité

C'est la première visite européenne de Xi Jinping depuis 2019 et la pandémie de Covid-19. À Belgrade, le président chinois a trouvé ce qu’il était venu chercher en Europe contre les États-Unis : un soutien à sa politique vis-à-vis de Taïwan.

Le président serbe n'a pas déçu son homologue chinois, c’est le moins que l'on puisse dire. Aleksandar Vucic a utilisé tous les mots doux à l’oreille de Xi Jinping. « Oui, Taïwan est la Chine », a-t-il lancé à une foule de plusieurs milliers de personnes, où l’on voyait flotter des drapeaux chinois. « C’est notre position claire en ce qui concerne l’intégrité territoriale de la Chine », a-t-il ajouté.

Ces mots en soi n’ont rien de révolutionnaire. Le soutien officiel à ce que Pékin appelle la « politique d’une seule Chine » n’est pas remis en cause dans le monde, sauf par les douze pays en relation avec Taipei plutôt qu’avec Pékin, rappelle Joris Zylberman, du service international de RFI.

Belgrade mise sur la Chine

À Belgrade, le ton est plus affirmé qu’ailleurs et le message de Vucic est clair : la Serbie ne fait pas partie de la coalition des États-Unis prête à défendre Taïwan en cas d’invasion chinoise. Le président serbe assume, son pays a misé sur la Chine et ses milliards d’euros d’investissements dans les mines ou les manufactures. 

Un autre message est destiné à Bruxelles : la politique étrangère de Belgrade est indépendante et elle incline vers la Chine et vers la Russie à sa guise. Pendant ce temps-là, les négociations sur la « normalisation des relations » avec le Kosovo sont à l’arrêt et l’intégration de la Serbie dans l’Union européenne reste bien incertaine. 

En Hongrie, une visite verrouillée par le gouvernement de Viktor Orban

En Hongrie, où le président chinois poursuit sa visite ce mercredi soir et jusqu'à vendredi, tous les médias professionnels, y compris l’AFP, se sont vus refuser une accréditation, rapporte notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère. Seuls les médias de propagande des gouvernements hongrois et chinois pourront couvrir l’événement, qualifié d'« historique » par les autorités magyares.

Cela fait 20 ans qu’un président chinois ne s’était pas rendu dans ce pays. L’influence chinoise n’y est pas encore aussi prépondérante qu’en Serbie – où la Chine est le 2e investisseur, contre le 10e en Hongrie. Mais le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, le plus sinophile des dirigeants de l’Union européenne, compte bien faire de son pays une tête de pont de la Chine en Europe. Et faire de Pékin un partenaire majeur pour Budapest.

À défaut de l'Union européenne, Viktor Orban se tourne vers la Chine

En 2023, sur les 13 milliards d’euros investis en Hongrie par des étrangers, 8 milliards provenaient d’investissements chinois. Le Chinois BYD (« Build Your Dreams »), plus grand constructeur de voitures électriques au monde, est en train de bâtir sa première usine européenne au sud de la Hongrie, à Szeged. Et pendant son séjour dans le pays, Xi Jinping se rend à Pécs, une autre agglomération qui accueillera bientôt le site de production de GWM (« Great Wall Motors »), autre industriel chinois.

Viktor Orban a également confié à la Chine un grand projet d’infrastructure : une nouvelle ligne de chemin de fer entre Budapest et Belgrade, financée par des prêts de Pékin. La Chine a prêté 9 milliards et demi de dollars à la Hongrie ces 20 dernières années. D’autres projets sont sur la table. L’autoritaire Viktor Orban, qui traîne des pieds pour mener les réformes démocratiques demandées par Bruxelles, a de moins en moins accès aux fonds européens. Le Premier ministre hongrois choisit donc de se tourner vers la Chine.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.