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La Russie menace de frapper des cibles britanniques en Ukraine «et au-delà»

La Russie a menacé ce lundi 6 mai de frapper des installations et des équipements militaires britanniques en Ukraine « et au-delà » si Kiev frappait en territoire russe avec des armes fournies par Londres.

Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le Premier ministre russe, Mikhaïl Mishustin, assistent à une réunion avec les membres du cabinet à Moscou, Russie, le 6 mai 2024.
Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le Premier ministre russe, Mikhaïl Mishustin, assistent à une réunion avec les membres du cabinet à Moscou, Russie, le 6 mai 2024. © Dmitry Astakhov / AP
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Dans un communiqué, la diplomatie russe indique que l'ambassadeur britannique Nigel Casey a été convoqué après des déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, « sur le droit de l'Ukraine à frapper le territoire de la Russie à l'aide d'armes britanniques ».

« Nigel Casey a été prévenu que n'importe quelle installation militaire ou équipement britannique en Ukraine et au-delà de ses frontières pourraient être pris pour cible en riposte à des frappes ukrainiennes avec des armements britanniques sur le territoire russe », a indiqué le ministère russe dans ce communiqué.

Selon la diplomatie russe, les propos de David Cameron « contredisent directement les assurances données par la partie britannique lors du transfert de missiles longue portée à l'Ukraine », selon lesquelles ils ne seraient pas utilisés contre le « territoire russe ».

Nigel Casey a été « invité à réfléchir aux conséquences catastrophiques des mesures hostiles prises par Londres » et à désavouer les déclarations de David Cameron, a ajouté la diplomatie russe dans ce communiqué.

« Frapper en Russie puisque la Russie frappe en Ukraine »

Lors de sa visite à Kiev jeudi 2 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 millions de livres sterling (près de 590 millions d'euros) pour fournir munitions et armements à l'Ukraine.

Face aux attaques de drones russes, le Royaume-Uni insiste en effet sur la nécessité de fournir à l'armée ukrainienne des bombes à guidage de précision, des modules de défense anti-aérienne et des missiles. David Cameron a ainsi estimé que les armes fournies par le Royaume-Uni pourraient servir « à frapper en Russie puisque la Russie frappe en Ukraine ».

« L'Ukraine se défend farouchement contre l'invasion illégale de la Russie », a déclaré David Cameron, cité dans un communiqué. « Mais cette guerre est le défi de notre génération, et l'Ukraine ne peut pas le relever seule », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de faire en sorte que le pays ait ce dont il a « besoin pour gagner ».

« À travers notre financement militaire pluriannuel, la fourniture d'armes et un soutien vital pour protéger et réparer les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, le Royaume-Uni se tient aux côtés de l'Ukraine » et le fera « aussi longtemps qu'il le faudra », a-t-il ajouté.

La Russie ordonne des exercices nucléaires près de l’Ukraine

Parallèlement à la convocation de l'ambassadeur britannique, Moscou a annoncé ce lundi la tenue prochaine d'exercices nucléaires près de l'Ukraine. Ces exercices doivent permettre à l'armée russe de « s'entraîner à la préparation et à l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques », conçues pour être utilisées sur le champ de bataille.

Ces menaces de Moscou interviennent à la veille de la cérémonie d'investiture au Kremlin de Vladimir Poutine, qui entame officiellement mardi un cinquième mandat, et trois jours avant les célébrations du 9 mai sur la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie, élément central du récit patriotique du Kremlin.

À Washington, le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, a estimé qu'il s'agissait là « d'un exemple du type de rhétorique irresponsable que nous avons vue de la part de la Russie par le passé. C'est totalement inapproprié compte tenu de la situation sécuritaire actuelle ». Les États-Unis n'ont pour l'instant observé « aucun changement dans le positionnement » des forces stratégiques russes mais vont continuer à « surveiller », a-t-il ajouté.

Les exercices militaires russes ordonnés par Vladimir Poutine impliqueraient l'aviation, la marine et des forces du district militaire sud. Basé tout près de l'Ukraine, il couvre des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion, selon le ministère russe de la Défense. La date et le lieu n'ont pas été précisés, tout comme le nombre de militaires et les équipements mobilisés.

Le ministère russe de la Défense a assuré que cela répondait à des « menaces » proférées par des dirigeants occidentaux contre la Russie. La diplomatie russe a d'ailleurs condamné ce lundi la politique « provocatrice » de Paris concernant le conflit en Ukraine.

L’ambassadeur français à Moscou convoqué

La France a dénoncé mardi 7 mai une volonté « d'intimidation » de la Russie après la convocation la veille de l'ambassadeur français à Moscou, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. « La France constate que les canaux diplomatiques sont une nouvelle fois détournés à des fins de manipulation de l'information et d'intimidation », indique ce communiqué.

« La partie russe a présenté son évaluation de principe de la ligne destructrice et provocatrice de Paris, qui conduit à une escalade du conflit », a indiqué dans un communiqué la diplomatie russe, précisant que cette convocation était liée à des « déclarations de plus en plus belliqueuses » du gouvernement français.

Référence est faite aux propos du président français Emmanuel Macron qui a évoqué à nouveau, dans un entretien au journal britannique The Economist, la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine, si Moscou perçait « les lignes de front » et si Kiev le demandait.

Emmanuel Macron avait déjà exprimé cette idée en février, suscitant la désapprobation parmi les principaux alliés de Kiev, même si certains ont, dès lors, fait un pas en sa direction, notamment face à la poussée russe sur le front est.

 

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