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Entretien

Kaja Kallas, Première ministre d’Estonie: «L’Europe est mortelle»

Kaja Kallas est en visite en France ce vendredi 3 mai. La Première ministre d’Estonie rencontre le président français Emmanuel Macron pour parler d’Europe à un mois des élections européennes. La dirigeante estonienne a accordé un entretien à RFI.

Le président Macron accueille la Première ministre de l'Estonie, Kaja Kallas, à Paris, février 2024.
Le président Macron accueille la Première ministre de l'Estonie, Kaja Kallas, à Paris, février 2024. AFP - LUDOVIC MARIN
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RFI : Qu’avez-vous pensé du discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe à la Sorbonne la semaine dernière ?

Kaja Kallas : Je pense que le président Macron a fait un très, très bon discours. Et c'est vrai que l'Europe est mortelle et qu'il dépend de nous qu'elle vive ou qu'elle meure. Et je pense que ça dépend des efforts que nous sommes prêts à faire pour préserver le projet européen. L'Europe a toujours été pour moi synonyme d'espoir, d'avenir, de coopération, d'unité, de rendre l'impossible possible.

Les populistes et les nationalistes vont gagner des sièges aux prochaines élections européennes. Est-ce un échec de votre part et de celle de ses partenaires européens ?

Je ne le pense pas. Mais c'est vrai que nous devons parler au cœur des gens et pas seulement à leur tête. Les populistes gagnent du terrain en disant qu'il y a des solutions simples pour des problèmes très complexes. Ce n'est pas vrai. On ne peut pas avoir de réponses simples pour des problèmes compliqués. On peut uniquement résoudre ces problèmes ensemble.

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Kaja Kallas lors de son entretien avec RFI, le 3 mai 2024.
Kaja Kallas lors de son entretien avec RFI, le 3 mai 2024. © Jad El Khoury/RFI

L'Estonie est menacée par son voisin russe. Votre pays a été victime de plusieurs attaques ces dernières semaines ?

 

On voit bien la guerre de l'ombre menée par la Russie contre nous tous. On l'a aussi vue en France, en Allemagne, en Finlande, et dans d'autres pays européens. Ils utilisent plusieurs méthodes. La guerre sur Internet est permanente. Il y a constamment des cyberattaques contre nos services gouvernementaux en ligne, mais on a créé un bon rempart et ils n'arrivent pas à passer la plupart du temps. Il y a aussi la guerre de la désinformation et c'est en train de devenir de plus en plus fréquent parce que les élections approchent et la Russie espère vraiment influencer les élections.

Les armes occidentales réclamées par le président ukrainien Zelensky tardent à arriver alors que les forces russes progressent. Vous reconnaissez que l'Europe ne va pas assez vite ?

Oui, je pense que nous devons faire plus pour aider l'Ukraine à se défendre. Ils ont besoin de nous pour la défense aérienne et pour les munitions. On doit donc travailler pour les aider autant qu'on le peut. L'autre voie à suivre est d'avoir notre propre capacité de défense en Europe. On doit investir davantage dans notre défense, booster notre industrie de la défense. Parce que si on ne fait pas ça, notre faiblesse incitera l'agresseur à agir.

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L'ombre de la Russie qui plane en ce moment sur la Géorgie. Les manifestations se poursuivent contre le projet de loi controversé sur l'« influence étrangère ». En tant qu’ex-membre de l'URSS et 20 ans après l’entrée de votre pays dans l’Union européenne, quel message souhaitez-vous envoyer aux Géorgiens ?

Un avenir en Europe est bien mieux qu'un avenir avec la Russie, ils ont compris ça très clairement. Maintenant la question est de savoir si le gouvernement géorgien a aussi compris ça. Je pense que les Géorgiens disent haut et fort ce qu'ils veulent et le gouvernement devrait les écouter.

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