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Espagne: des experts de l'ONU dénoncent les lois de régions de droite sur la dictature franquiste

L’ONU s’inquiète d’une loi qui pourrait atténuer les crimes commis sous le régime de Franco, entre 1939 et 1975. Trois experts des Nations unies avertissent en effet que les « lois d'harmonie » proposées par trois régions où gouvernent en coalition le Parti populaire conservateur (PP) et le parti d'extrême droite Vox, pourraient contrevenir aux normes internationales en matière de droits de l’homme.

Un homme devant un drapeau espagnol avec l'emblème du franquisme, le 19 novembre 2017.
Un homme devant un drapeau espagnol avec l'emblème du franquisme, le 19 novembre 2017. © PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
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Trois rapporteurs de l'ONU ont vertement critiqué des lois votées ou en cours d'adoption dans des régions espagnoles dirigées par la droite et l'extrême droite qui pourraient « limiter », selon eux, la recherche de victimes disparues du régime franquiste. Dans un document daté du 30 avril, ils écrivent que ces textes « pourraient remettre en cause les obligations de l'État espagnol [...] en matière de droits humains » et « rendre invisibles les graves violations des droits humains commises pendant le régime dictatorial franquiste » (1939-1975).

La division mémorielle en Espagne, qui oppose la droite et la gauche, préoccupe ces rapporteurs. Il y en a effet ici une loi nationale de mémoire historique, approuvée par les socialistes il y a deux ans, et qui favorise les réparations morales et matérielles pour les descendants des victimes de la dictature franquiste, pointe notre correspondant à Madrid, François Musseau.

Diluer la gravité des crimes du franquisme

Or, ces derniers mois, trois régions dirigées par la droite et l’extrême droite, à savoir Aragon, Castille-et-Leon ainsi que Valence, ont remis en cause cette législation, et ce, via une contre-législation. Cette dernière a reçu le nom de « lois d’harmonie », mais en réalité, elles visent à diluer la gravité des crimes du franquisme en les mettant au même niveau que des atteintes aux droits de l’homme qui ont pu se produire, avant la guerre civile, au moment de la République dans les années 1930, lorsque la gauche radicale était au pouvoir.

Aux yeux des socialistes au pouvoir au niveau national, il s’agit d’une offensive visant à enlever toute légitimité à la mémoire de ceux dont les parents ont été assassinés ou forcés à l’exil après la guerre civile et pendant la dictature de Franco. Cette polémique sur la mémoire nationale met en exergue le fait qu’en Espagne, il n’y a pas de narratif commun sur les événements qui ont marqué son histoire au XXe siècle.

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