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L’Allemagne accuse le gouvernement russe d’espionnage

L’Allemagne est régulièrement victime d’espionnage, comme en témoignent de récentes arrestations de personnes qui travaillaient pour les services secrets russes et chinois. Plusieurs cyberattaques ont également frappé Berlin comme en 2015 contre le Parlement qui avait dû être coupé du monde durant plusieurs jours. Début 2023, c’est le parti social-démocrate, le SPD, qui était victime d’une telle opération. Depuis l’Australie, la ministre des Affaires étrangères a accusé le gouvernement russe et dénoncé de telles pratiques.

Pour la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, la cyberattaque contre le SPD a été orchestrée par le groupe russe APT28, dirigé par les services de renseignement de Moscou.
Pour la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, la cyberattaque contre le SPD a été orchestrée par le groupe russe APT28, dirigé par les services de renseignement de Moscou. © Ebrahim Noroozi / AP
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Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Le SPD avait révélé en 2023 que des comptes électroniques de responsables du parti avaient fait l’objet d’une cyberattaque. Une opération rendue possible par des lacunes du logiciel de Microsoft. Le SPD ne pouvait pas exclure que des informations aient pu être captées par cette cyberattaque.

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L’enquête, supervisée par le ministère des Affaires étrangères, vient de se clore, ce qui explique la réaction à chaud d’Annalena Baerbock, en déplacement en Australie : « Des hackers russes travaillant pour leur gouvernement ont attaqué l’Allemagne. Cela est totalement inacceptable et ne restera pas sans conséquences. »

Le groupe russe APT28 dans le viseur

Pour la ministre, la cyberattaque contre le SPD a été orchestrée par le groupe russe APT28, dirigé par les services de renseignement de Moscou. Ce groupe s’est fait connaître par des attaques contre des entreprises, notamment dans le domaine de l’armement, de l’énergie ou de la logistique. Il est aussi accusé d’attaques contre le Parti démocrate américain et Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle de 2017.

Annalena Baerbock avait évoqué des conséquences. Berlin a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade russe. « C’est un signal diplomatique clair pour faire comprendre à Moscou que nous n’acceptons pas ces actions », a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.

Des cyberattaques aussi en République tchèque

Le même jour, la diplomatie tchèque indique que certaines institutions « ont été la cible de cyberattaques exploitant une vulnérabilité inconnue jusqu'alors dans Microsoft Outlook à partir de 2023 », tandis que l’agence nationale de cybersécurité précise que c’est bien le groupe russe APT28 qui a été identifié comme responsable de ces attaques.

Également connu sous le nom de « Fancy bear », la cellule de hackers APT28 est loin d’en être à son coup d’essai. Selon le ministre tchèque de l'Intérieur, les infrastructures du pays ont enregistré « plusieurs dizaines d'attaques de ce genre […] orchestrées par la Fédération de Russie et son service de renseignement GRU ». 

L’OTAN, dont fait partie la Tchéquie depuis 25 ans, a condamné ces « actes de cybermalveillance », estimant que « des pirates informatiques cherchent constamment à déstabiliser l’Alliance ».

Très engagée dans le soutien à l’Ukraine, la Tchéquie a déjà été victime du GRU, dont des membres sont notamment soupçonnés d’avoir commis des attentats terroristes sur le sol tchèque en 2014 pour détruire un entrepôt de munitions.

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