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Législatives en Croatie: les conservateurs en tête, des négociations nécessaires pour former le gouvernement

Participation record aux législatives croates du 17 avril, mais résultats incertains : selon des résultats partiels, la coalition de centre-droit sortante emporte le plus grand nombre de sièges, sans toutefois être en mesure de former un nouveau gouvernement. Les partis de droite souverainiste et nationaliste d'extrême droite seraient en position de décider qui formera le futur cabinet.

Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic s'exprimant à Zagreb, le 18 avril 2024, au lendemain du scrutin législatif à l'issue duquel son parti, le HDZ, est arrivé en tête sans obtenir de majorité nette.
Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic s'exprimant à Zagreb, le 18 avril 2024, au lendemain du scrutin législatif à l'issue duquel son parti, le HDZ, est arrivé en tête sans obtenir de majorité nette. AP - Darko Vojinovic
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L’intérêt pour les élections législatives a été exceptionnel : 62% des électeurs se sont déplacés, un record pour la Croatie. Pendant la campagne, toutes les formations politiques ont tenté de créer une atmosphère « pour ou contre le parti historique de droite au pouvoir », l'Union démocratique croate (HDZ), explique notre correspondant régional, Laurent Rouy.

Aussi, cette élection a brouillé les cartes entre les traditionnels clivages gauche-droite. Aussi bien la gauche que la droite souverainiste et nationaliste disent partager le même objectif de changement, quitte à former une coalition technique pour chasser du pouvoir le HDZ du Premier ministre Andrej Plenkovic.

Cet objectif semble atteignable. En tête, le HDZ remporterait, selon les résultats de 99,79% des bureaux de vote, 61 sièges sur 151, en baisse de 5 sièges, ce qui n'est pas suffisant pour former le gouvernement ; 76 sièges sont nécessaires pour gouverner seul. Les sociaux-démocrates du SDP remporteraient 42 sièges, la droite nationaliste du mouvement Homeland 14. Viennent ensuite les ultra-conservateurs de Most qui pourraient en gagner 11, et les écologistes de Mozemo 10. Les sièges restants vont à des petits partis et aux représentants des minorités.

Le début d'un « processus de négociation très difficile »

Comment s'y prendre pour gouverner, dans la mesure où ni le HDZ, ni les sociaux-démocrates, n'ont obtenu de majorité ? « Ils doivent s’adresser aux autres acteurs, aux représentants des minorités, aux partis libéraux et régionaux », assure Andelko Milardovic au micro de RFI. Ce professeur de sciences politiques et directeur de l’Institut d’études européennes et de la mondialisation à Zagreb prévient : « Certains ont des points de vue idéologiques tranchés et très différents, ce qui compliquerait la construction d’une coalition avec l’un des deux partis »arrivés en tête des élections.

Face à ce cas de figure, l'universitaire avance deux solutions : « Que l’un des petits partis change soudain son point de vue idéologique et accepte de joindre une coalition » ou que « de nouvelles élections » soient organisées « pour tenter d’obtenir une majorité », ce qui constitue « une vraie possibilité », estime-t-il.

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Pour le politologue Andelko Milardovic, une coalition s'annonce difficile

« Nous ne devons pas perdre de vue notre objectif : l'éviction du HDZ du pouvoir », ont écrit sur Facebook jeudi matin les écologistes de Mozemo, arrivés 5e selon les résultats quasi-définitifs. Le parti créé en 2019 exhorte tous les partis politiques « de gauche à droite, qui ont juré ces quatre dernières années que leur objectif principal était de détruire la pieuvre corrompue, à être cohérents, à respecter leurs électeurs et à dire non au HDZ ! »

« Nous avons maintenant devant nous des jours, des semaines, peut-être des mois de négociations. Ces négociations apporteront le changement qui fera de la Croatie un pays débarrassé de la corruption. Et cela commence dès demain, avec tous ceux qui ont dit qu'ils n'iraient pas avec le HDZ. Il est temps de voir si c'étaient des mensonges ou s'ils veulent réellement le changement », a déclaré le chef des sociaux-démocrates du SDP, Pedja Grbin, arrivé deuxième du scrutin.

Ivan Penava, le chef du parti patriotique Homeland, troisième de ces législatives, revendique une position de « troisième force politique de Croatie » et annonce : « Nous parlerons à tous ceux qui nous appelleront. » Selon l'analyste politique Tihomir Cipek, interrogé sur la chaîne de télévision Nova TV, « cela pourrait se jouer à un siège » et « ce sera un processus de négociation très difficile » dans la mesure où « il sera très difficile de trouver un langage commun ».

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