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Irlande: 40 ans après l'incendie mortel d'un club de Dublin, un tribunal donne raisons aux victimes

En 1981, un terrible incendie dans la discothèque Stardust faisait 48 morts. Ce jeudi 18 avril, un tribunal de Dublin a mis en avant les manquements qui avaient conduit à ce drame, donnant raison aux familles des victimes après un long combat judiciaire.

L'incendie du Stardust, le 14 février 1981, s'est déclaré à cause d'un défaut électrique, a conclu le jury ce jeudi 18 avril.
L'incendie du Stardust, le 14 février 1981, s'est déclaré à cause d'un défaut électrique, a conclu le jury ce jeudi 18 avril. Getty Images - Independent News and Media
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Ils avaient entre 16 et 27 ans et ont perdu la vie lors de cette terrible nuit de février 1981. Ce samedi 14 février, 42 personnes décédaient à l'intérieur du Stardust à cause de l'inhalation des fumées et la chaleur, dans l'incendie le plus meurtrier qu'a connu l'Irlande. Six autres avaient succombé après le drame. Cette tragédie avait suscité une onde de choc en Irlande aux premières heures de la Saint-Valentin, avec en outre 200 blessés et 800 personnes quittant le club en panique pour sauver leur vie.

Plus de 40 ans après, un tribunal de Dublin a mis en avant jeudi les manquements qui ont conduit à leur mort. Les jurés ont estimé que des dysfonctionnements à l'intérieur du club situé dans le nord de la capitale irlandaise étaient à l'origine de l'incendie qui a coûté la vie aux victimes, écartant définitivement l'hypothèse d'un acte criminel causé par l'une d'entre elles. L'incendie s'est déclaré à cause d'un défaut électrique, a conclu le jury, et les sorties de secours de la boîte de nuit étaient cadenassées ou obstruées, ce qui a piégé de nombreuses victimes à l'intérieur.

Réunies dans une salle du tribunal de Dublin, les familles des 48 victimes, dont la moitié étaient âgées de 18 ans ou mineures lors de l'incendie, ont vivement applaudi cette décision. À travers un comité, elles ont plaidé sans relâche pendant des décennies pour qu'une nouvelle enquête soit ouverte sur la cause du drame, rejetant la conclusion qu'un « probable » incendie criminel avait été déclenché par l'un des fêtards. Une nouvelle enquête a finalement été ouverte en avril 2023, et plus de 370 personnes ont été auditionnées durant trois mois.

« En 1981, le tribunal a conclu que mon fils avait le potentiel d'être un pyromane ! J'ai su alors que c'était à sa maman de lui rendre sa réputation, son identité, et sa maman l'a fait ! », revendique Gertrude Barrett, maman de Michael, décédé dans l'incendie à l'âge de 17 ans. « Il y a encore beaucoup de questions auxquelles nous voulons des réponses ! Ce qui s'est passé à l'époque, ç'a été étouffé. Qui est derrière ça ? », questionne Jimmy O'Marah, venu au tribunal avec sa fille Susan, au micro de notrre correspondante à Dublin, Clémence Pénard

Cette tragédie fut « l'un des moments les plus sombres de notre histoire », a souligné le Premier ministre irlandais Simon Harris dans un communiqué. « Pendant quatre décennies, les familles des victimes ont porté le poids de cette tragédie avec une force et une dignité inébranlable. Le gouvernement examinera cette décision et les recommandations du jury dans leur intégralité », a-t-il ajouté.

Plusieurs proches des victimes ont d'ores et déjà déclaré à la sortie du tribunal attendre des excuses formelles de la part de l'État irlandais pour avoir tant tardé à aboutir à ce verdict.

(Et avec AFP)

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