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Éclairage

Haut-Karabakh: pourquoi la force d'interposition russe se retire de la région?

La force d’interposition russe se retire du Haut-Karabakh, région peuplée d’Arméniens sécessionniste de l’Azerbaïdjan. Elle aurait dû s’en retirer fin 2025. Elle s’y était déployée, avec 1 960 hommes, le 10 novembre 2020, au terme de la guerre de 44 jours par laquelle l’Azerbaïdjan a reconquis les territoires adjacents au Haut-Karabakh et une partie de celui-ci.

Un soldat azerbaïdjanais, au centre, se tient devant une voiture. Les véhicules militaires des soldats de maintien de la paix russes sont garés à un point de contrôle sur la route de Choucha, dans la région du Haut-Karabakh, le 17 novembre 2020.
Un soldat azerbaïdjanais, au centre, se tient devant une voiture. Les véhicules militaires des soldats de maintien de la paix russes sont garés à un point de contrôle sur la route de Choucha, dans la région du Haut-Karabakh, le 17 novembre 2020. © AP - Sergei Grits
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De notre correspondant dans le Caucase du Sud,

Ce départ anticipé est plutôt une surprise, puisque la Russie aurait dû garder cette force d’interposition au moins jusqu’en 2025. C’est ce qui était prévu dans l’accord trilatéral du 10 novembre 2020, signé entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et son homologue russe, Vladimir Poutine. Ce dernier avait servi de médiateur entre les deux parties pendant cette guerre du Haut-Karabakh.

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En septembre dernier, l’Azerbaïdjan a reconquis l’ensemble du Haut-Karabakh, amenant 100 000 habitants arméniens, qui habitaient encore la région, à la quitter.

Actuellement, il ne resterait qu’une trentaine d’Arméniens au Haut-Karabakh, tout au plus. La force d’interposition, forte de près de 2 000 Russes, protégeait donc une poignée d’habitants.

Ce que reproche l’Arménie à Moscou, c’est de n’avoir rien fait pour protéger les 150 000 Arméniens qui vivaient au Haut-Karabakh jusqu’à la guerre de 2020, et peut-être même de ne pas avoir voulu les défendre.

Bref, c’est l’histoire d’une force d’interposition qui ne s’est pas interposée lorsqu’il aurait fallu le faire.

Un départ davantage précipité par le côté azerbaïdjanais

En réalité, la reprise du territoire du Haut-Karabakh, contre l’accord de 2020, pourtant négocié par Vladimir Poutine en personne, rendait caduque la présence de ce contingent russe.

Serait-ce à dire que les soldats russes partent sans contrepartie ? De l’avis de tous les observateurs et acteurs politiques de la région, il est quasi impensable que Moscou accepte le retrait de ses troupes d’une région si stratégique, et renonce à sa présence physique et militaire sur le terrain.

Il existe le soupçon, uniquement le soupçon, que Moscou ait pu accepter ce retrait à la faveur d’un accord, secret, avec l’Azerbaïdjan.

La tension reste vive entre Bakou et Erevan, tant à propos de l’ouverture d’une route à travers le sud de l’Arménie, qui permettrait à l’Azerbaïdjan d’avoir un accès direct à sa province du Nakhitchevan, qu’à propos de la délimitation des frontières avec l’Arménie. Des tensions dont Moscou pourrait profiter pour garder un pied dans la zone.

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