À deux mois des élections européennes, les Français voient l'avenir de l'UE en noir
Une enquête de l'Eurobaromètre, l'instrument de sondage des institutions européennes, révèle ce mercredi 17 avril que les Français sont les moins optimistes concernant l'Union européenne.
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À deux mois des élections européennes, lors desquelles les 720 députés qui siègent à Strasbourg seront renouvelés, 27% des Français interrogés disent avoir une image positive du Parlement européen et 28% une image négative. La majorité, 42%, n'en pense ni bien, ni mal. Quarante-quatre pour cent des sondés ne savent d'ailleurs pas que les élections se tiennent cette année et plus de la moitié indiquent s'en désintéresser totalement.
Menée entre février et mars 2024, cette enquête menée auprès de 26 000 Européens, dont 1 000 Français, révèle une baisse de la popularité de l'Union européenne dans l'opinion publique tricolore. « Ils font des choix pour nous et on n'est pas forcément d'accord », déplore ce chauffeur de taxi parisien, interrogé sur son sentiment européen. « Par rapport à l'inflation, ne serait-ce que l'augmentation des prix du gasoil, nous, on subit », conclut-il.
Selon l'étude printanière de l'Eurobaromètre, ils sont 51% à avoir l'impression que leur voix ne compte pas dans l'Union européenne. Un sentiment partagé par 48% des Européens.
Baisse du niveau de vie
L'enquête se penche également sur l'évolution du niveau de vie des citoyens européens, au regard de tout ce qui a pu affecter l'économie de l'UE ces dernières années : les conséquences de la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine, l'inflation, etc. Sept Français sur dix environ considèrent que leur niveau de vie s'est dégradé et plus de 5 sur 10 prévoient qu'il diminue encore dans les cinq prochaines années... Ailleurs en Europe, ils sont moins de la moitié à avoir constaté cette baisse et pensent que les années à venir n'y changeront pas grand-chose.
Une autre passante interrogée à Paris sur les conclusions de l'enquête Eurobaromètre, s'étonne de tant de pessimisme. La France, deuxième économie de l'UE n'est pas le plus à plaindre. En revanche, c'est l'avenir des 27 qui l'inquiète : « En ce moment, avec la montée de l'extrême droite entre les différents pays, l'Italie, les pays de l'Est, la Hongrie, et la France qui est menacée aussi... On peut se demander si on va réussir à rester uni. »
À deux mois du vote, c'est effectivement le Rassemblement national (RN), emmené par l'eurodéputé et président du parti Jordan Bardella, qui est crédité du nombre d'intentions de vote le plus élevé – 30% environ selon le dernier sondage Ipsos/Cevipof –, loin devant la liste de la majorité présidentielle.
Lorsqu'on leur demande si l'Europe va dans le bon sens, une majorité de sondés, tous pays confondus, répondent que non (49%). Mais c'est chez les Français que les présages négatifs sont les plus nombreux. Ils sont 65% à trouver que les choses vont « dans la mauvaise direction » à l'échelle européenne. Et ils sont encore plus nombreux, 76%, à considérer que les choses ne vont pas non plus dans le bon sens dans leur propre pays.
Globalement, sur le continent, une majorité de sondés trouvent que l'Europe va dans la bonne direction. En France, c'est l'inverse : 65% sont pessimistes. Mais ils le sont encore plus, les trois quarts, à être négatifs quand on les interroge sur la direction que prend leur propre pays.
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