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Géorgie: le Parlement vote en faveur d'une loi controversée, des milliers d'opposants dans la rue

Des milliers de personnes ont manifesté dans la soirée mardi 16 avril 2024 à Tbilissi en Géorgie, alors que le Parlement débattait d'un projet de loi controversé sur les « agents de l'étranger », à l'origine déjà de manifestations d'ampleur en 2023. Les députés l'ont adopté ce mercredi 17 avril.

Des manifestants se rassemblent devant le Parlement lors d'une manifestation contre le projet de loi sur « les agents de l'étranger » à Tbilissi le 16 avril 2024.
Des manifestants se rassemblent devant le Parlement lors d'une manifestation contre le projet de loi sur « les agents de l'étranger » à Tbilissi le 16 avril 2024. AFP - VANO SHLAMOV
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Le Parlement géorgien a adopté en première lecture mercredi un texte controversé sur l'« influence étrangère », comparé par ses détracteurs à une loi russe répressive sur les « agents de l'étranger » et à l'origine d'importantes manifestations. Lors d'un vote boycotté par l'opposition, le parti du Rêve géorgien, au pouvoir, a voté à 83 voix contre zéro en faveur de ce projet de loi.

Une première mouture de ce texte avait été abandonnée en mars 2023 après des manifestations massives de protestation qui avaient été dispersées par la police à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau. Cette fois, cette proposition a suscité des condamnations chez les Occidentaux, certains y voyant une menace pesant sur un rapprochement avec l'Union européenne, que la Géorgie ambitionne de rejoindre. La présidente du pays, Salomé Zourabichvili, qui est en conflit avec le parti au pouvoir, a condamné cette décision, la qualifiant de « contraire à la volonté de la population ». « Il s'agit d'une provocation directe, d'une stratégie russe de déstabilisation », a-t-elle affirmé.

Réunis devant le Parlement, dans le centre de Tbilissi, des milliers de manifestants ont scandé des slogans comme « Non à la loi russe ! » La foule a bloqué l'une des principales artères de la capitale géorgienne, tandis que la police antiémeute a sécurisé les entrées de l'édifice. Les manifestants ont tenté de pousser les forces de l'ordre, qui ont répliqué en utilisant des bombes au gaz poivre et en procédant à plusieurs arrestations. Dans un communiqué, le ministère géorgien de l'Intérieur a affirmé qu'un agent de police avait été blessé et a appelé les contestataires à « cesser leurs actions illégales ».

Bagarre au Parlement

Lundi soir, environ 10 000 personnes avaient déjà manifesté contre ce projet de loi et la police avait interpellé quatorze d'entre elles. Les députés du pouvoir et de l'opposition en Géorgie en étaient venus aux mains lundi au cours d'un échange sur le texte, provoquant une bagarre générale dans l'hémicycle.

Si le texte est finalement voté, les organisations qui reçoivent plus de 20% de leur financement de l'étranger seront obligées de s'enregistrer en tant qu'« organisations poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère », sous peine d'amendes. Le gouvernement assure que cette loi apportera plus de « transparence » dans le financement des organisations, mais ses détracteurs craignent qu'elle ne soit utilisée en tant qu'outil de répression contre les ONG et les médias indépendants.

L'Union européenne a demandé l'abandon du texte, estimant qu'il va à l'encontre du programme de réformes que ce pays du Caucase doit entreprendre pour progresser sur la voie de l'adhésion. Le projet de loi actuel « éloignera la Géorgie de l'UE au lieu de l'en rapprocher », a affirmé mardi sur X le président du Conseil européen, Charles Michel.

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