Accéder au contenu principal

L'Otan convient d'une aide directe à l'Ukraine sur le long terme

Les 32 ministres des Affaires étrangères de l’Otan sont réunis pour deux jours au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles. À la veille du 75e anniversaire de l’Alliance, ils ont décidé, mercredi 3 avril, de prendre en main, à terme, l’aide directe apportée à l’Ukraine par le groupe de contact, dit groupe de Ramstein, dont la direction est exclusivement assurée pour l’instant par les États-Unis. Mais la perspective d’une remise en cause de ce soutien américain en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche pousse les alliés à vouloir assurer désormais ensemble ce soutien militaire.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan posent lors de leur réunion aux côtés du secrétaire général Jens Stoltenberg à Bruxelles, le 3 avril 2024.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan posent lors de leur réunion aux côtés du secrétaire général Jens Stoltenberg à Bruxelles, le 3 avril 2024. AFP - JOHANNA GERON
Publicité

Ce jeudi matin, une cérémonie marquera au siège de l’Otan le 75e anniversaire de la signature du traité de l’Atlantique Nord ou traité de Washington, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Selon le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, la guerre en Ukraine ramène l’Alliance à l’ancienne confrontation avec la Russie. C’est la raison pour laquelle les alliés ont décidé ce mercredi de se préparer à reprendre à leur compte le groupe de Ramstein pour le soutien à l’Ukraine.

« Alors que nous célébrons les réalisations de l'Otan au cours des 75 dernières années, nous ne nous reposons pas sur elles, a expliqué Jens Stoltenberg. L'Europe est aujourd'hui confrontée à une guerre d'une ampleur que l'on croyait appartenir à l'histoire. Le renforcement du rôle de l'Otan en matière de coordination et de soutien est donc un moyen de mettre fin à cette guerre de manière que l'Ukraine l'emporte. 99% du soutien à l'Ukraine provient des alliés de l'Otan, mais il est nécessaire de donner à ce soutien un cadre institutionnel plus solide afin de garantir la prévisibilité et l'engagement à long terme. »

Au début de la guerre, les alliés n’avaient pas voulu confier à l’Otan le soutien militaire direct à l’Ukraine de peur de provoquer une escalade de la part de la Russie ; l’Otan s’engage donc désormais dans la logique de confrontation. D'autant que le possible retour aux affaires de Donald Trump aux États-Unis suscite l'inquiétude.

Le candidat républicain a d'ores et déjà annoncé qu'il pourrait ne pas venir en aide aux mauvais payeurs qui ne consacrent pas 2% de leur richesse nationale à la défense. Un doute plane sur la solidarité des membres en cas d'attaque. Et l'inquiétude est d'autant plus forte que les États-Unis représentent la colonne vertébrale de l'Alliance, pointe Guillaume Garnier, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : « Les États-Unis représentent 70% des dépenses militaires de l'Otan. Si jamais ils quittaient l'Otan, ce serait une autre organisation. Elle changerait de nature. Ça, ce serait le scénario cauchemar. Va-t-il se réaliser si jamais Trump est effectivement élu ? Il y aura des débats et probablement qu'un certain nombre d'institutions le dissuaderont de le faire... »

Les membres de l'Alliance devraient ce jeudi discuter d'une proposition d'un fonds pour l'Ukraine de 100 milliards d'euros sur cinq ans, un objectif qui vise, disent les diplomates, à justement préserver Kiev de changements politiques à Washington.

À lire aussiL’Otan en dix questions

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.