L'Otan convient d'une aide directe à l'Ukraine sur le long terme
Les 32 ministres des Affaires étrangères de l’Otan sont réunis pour deux jours au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles. À la veille du 75e anniversaire de l’Alliance, ils ont décidé, mercredi 3 avril, de prendre en main, à terme, l’aide directe apportée à l’Ukraine par le groupe de contact, dit groupe de Ramstein, dont la direction est exclusivement assurée pour l’instant par les États-Unis. Mais la perspective d’une remise en cause de ce soutien américain en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche pousse les alliés à vouloir assurer désormais ensemble ce soutien militaire.
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Ce jeudi matin, une cérémonie marquera au siège de l’Otan le 75e anniversaire de la signature du traité de l’Atlantique Nord ou traité de Washington, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Selon le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, la guerre en Ukraine ramène l’Alliance à l’ancienne confrontation avec la Russie. C’est la raison pour laquelle les alliés ont décidé ce mercredi de se préparer à reprendre à leur compte le groupe de Ramstein pour le soutien à l’Ukraine.
« Alors que nous célébrons les réalisations de l'Otan au cours des 75 dernières années, nous ne nous reposons pas sur elles, a expliqué Jens Stoltenberg. L'Europe est aujourd'hui confrontée à une guerre d'une ampleur que l'on croyait appartenir à l'histoire. Le renforcement du rôle de l'Otan en matière de coordination et de soutien est donc un moyen de mettre fin à cette guerre de manière que l'Ukraine l'emporte. 99% du soutien à l'Ukraine provient des alliés de l'Otan, mais il est nécessaire de donner à ce soutien un cadre institutionnel plus solide afin de garantir la prévisibilité et l'engagement à long terme. »
Au début de la guerre, les alliés n’avaient pas voulu confier à l’Otan le soutien militaire direct à l’Ukraine de peur de provoquer une escalade de la part de la Russie ; l’Otan s’engage donc désormais dans la logique de confrontation. D'autant que le possible retour aux affaires de Donald Trump aux États-Unis suscite l'inquiétude.
Le candidat républicain a d'ores et déjà annoncé qu'il pourrait ne pas venir en aide aux mauvais payeurs qui ne consacrent pas 2% de leur richesse nationale à la défense. Un doute plane sur la solidarité des membres en cas d'attaque. Et l'inquiétude est d'autant plus forte que les États-Unis représentent la colonne vertébrale de l'Alliance, pointe Guillaume Garnier, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri) : « Les États-Unis représentent 70% des dépenses militaires de l'Otan. Si jamais ils quittaient l'Otan, ce serait une autre organisation. Elle changerait de nature. Ça, ce serait le scénario cauchemar. Va-t-il se réaliser si jamais Trump est effectivement élu ? Il y aura des débats et probablement qu'un certain nombre d'institutions le dissuaderont de le faire... »
Les membres de l'Alliance devraient ce jeudi discuter d'une proposition d'un fonds pour l'Ukraine de 100 milliards d'euros sur cinq ans, un objectif qui vise, disent les diplomates, à justement préserver Kiev de changements politiques à Washington.
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