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Intempéries: un vortex polaire s'étend sur l'Europe, des températures glaciales attendues en France

Le vortex polaire, un phénomène d’habitude réservé au pôle Nord, va s’étendre en Europe. Ce phénomène rare, mais naturel, fait baisser le thermomètre d'environ 10 degrés et entraîne des températures négatives un peu partout. Le pic de froid est attendu ce mardi 9 janvier en France.

Un ferry traverse le golfe d'Oslo (Norvège) sous des températures négatives de –22°C, le 5 janvier 2024.
Un ferry traverse le golfe d'Oslo (Norvège) sous des températures négatives de –22°C, le 5 janvier 2024. AFP - OLIVIER MORIN
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C'est un phénomène rare, mais tout à fait naturel. Chaque hiver, les températures chutent au niveau du pôle Nord. Cela forme une zone froide à 30 km d'altitude. C'est ce qu'on appelle un vortex polaire. Comme l'explique Alix Roumagnac, président de Predict, cet événement peut évoluer : « De temps en temps, on a une perturbation de ce vortex polaire, avec des remontées d'air chaud qui vont rentrer à l'intérieur de ce vortex polaire, et faire sortir des bulles d'air froid qui redescendent vers des latitudes plus basses. Et c'est ce qui génère très souvent les gros coups de vagues de froid qui concernent notamment l'Europe du Nord. »

Le choc des « températures ressenties »

Quand il fera –28°C en Russie, le thermomètre affichera –3°C en France, mais il y a une différence entre la température réelle et la température ressentie. À titre d'exemple, quand il fait 0°C avec un vent de 50 km/h, la température ressentie est de –8°C : « Il peut y avoir du vent, signale Alix Roumagnac, et donc il y a des températures ressenties qui vont être beaucoup plus basses. Les vagues de froid sont assez brutales et on peut passer de manière très rapide de températures de plus de 10°C à des –10°C en quelques jours. » Cette perturbation durera au moins une semaine en France.

Mais les conséquences de ce vortex polaire sont toutefois parfois positives pour Alix Roumagnac, au micro d'Antoine Gallenne : « Ces phénomènes ont toujours existé. Ce qui est anormal, c'est surtout la douceur que l'on connaissait jusqu'à aujourd'hui. Cette vague de froid qui touche le territoire national, et l'Europe de manière plus générale, est quand même quelque chose qui est plutôt positif, parce que ça va permettre à la végétation de stopper et de se mettre en phase d'hibernation, ce qui est absolument nécessaire pour l'ensemble du système végétal. Ce changement de temps va être aussi bénéfique sur toutes les zones du nord de la France et du nord de l'Europe qui connaissaient depuis des semaines un temps humide avec des inondations. Mais effectivement, ce qu'on peut espérer, c'est que cette descente d'air froid soit la fin des précipitations à répétition que connaissent le nord de la France et l'Europe du Nord. »

Plus au nord, un redoux brutal

La vague de froid spectaculaire qui a touché la Suède la semaine dernière sera suivie d'un redoux brutal. Si, dans le nord du pays, le record de la température la plus basse en 25 ans a été enregistrée à –43,6 degrés, tout le pays a été affecté par le froid et des chutes de neige particulièrement abondantes. Un épisode météorologique intense, d'autant plus surprenant que des températures positives sont prévues d'ici à quelques jours seulement.

Trains retardés, avions annulés, conduits d’eau potable gelés, bouchons invraisemblables. De la Norvège à la Finlande en passant par le Danemark, tous les pays nordiques ont été touchés par cette vague de froid, qui ne doit pas faire oublier que le climat ne cesse de se réchauffer ici, et plus vite qu’ailleurs sur le globe.

Une instabilité inquiétante

Les températures sont en fait devenues extrêmement variables. Et les épisodes répétés, et toujours plus rapprochés, de gel et de dégel sont un défi pour les infrastructures des pays scandinaves, qui nécessitent toujours plus de manutention, explique notre correspondante régionale, Carlotta Morteo. Les routes se fissurent davantage, la tuyauterie subit plus de pressions, les drains qui servent à détourner les eaux de fonte doivent être inspectés plus régulièrement. Tout cela a bien évidemment un coût.

Sans compter que ce yo-yo autour du zéro fragilise aussi les sols et l’enracinement des arbres : il augmente le risque d'éboulement et de glissements de terrains, il y en a eu de spectaculaires l’été dernier après de fortes pluies.

Les températures positives sont particulièrement inquiétantes à proximité du cercle polaire, il est d’ailleurs prévu pour la fin de semaine que le mercure remonte au-dessus de zéro en Arctique où les écosystèmes s’accommodent très bien du froid polaire, mais pas de cette instabilité des températures si caractéristique du dérèglement climatique dans le Grand Nord.

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