En Géorgie, un célèbre journaliste pro-opposition gracié par la présidente
L'annonce est une surprise. Nika Gvaramia avait été condamné en mai 2022 à trois ans et demi de prison, après un procès jugé politique. Son emprisonnement avait été perçu comme une forte atteinte à la liberté de la presse par des ONG de défense des droits humains.
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En Géorgie, la présidente Salomé Zourabichvili a gracié, ce jeudi 23 juin, un célèbre journaliste et opposant politique. Cette décision a été saluée, notamment par l’Union européenne, alors que la détention du journaliste constituait une pierre d’achoppement avec Bruxelles. Son emprisonnement suscitait des critiques concernant la liberté de la presse dans ce pays.
Le journaliste dirigeait une des principales chaînes de télévision privées, critiques vis-à-vis du pouvoir, et avait été condamné en mai 2022 à trois ans et demi de prison pour « avoir nui aux intérêts financiers d'une chaîne de télévision qu'il avait auparavant dirigée ».
Lors d'une conférence de presse, la présidente a refusé de donner les raisons de cette décision et déclaré ne pas vouloir commenter « ce qui relève de mon droit discrétionnaire ».
Un jugement politique
Nika Gvaramia affirmait que les poursuites à son encontre étaient motivées par des considérations politiques. Les organisations de défense des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch avaient appelé à la libération de cet homme, très critique à l'encontre du gouvernement. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) s'est déclaré « ravi que Nika Gvaramia ait été gracié ».
« L’avenir de la Géorgie est dans l’Union européenne. C'est une étape essentielle vers la dépolarisation en Géorgie », a salué quant à lui le président du Conseil européen, Charles Michel, après l’annonce de la libération de Nika Gvaramia. Sauf que si l’on remonte un an en arrière, Bruxelles ne tenait pas le même discours. Les 27 avaient alors refusé d’octroyer le statut de pays candidat à la Géorgie. Parmi les raisons : le manque de liberté de la presse. La condamnation de Nika Gvaramia avait été perçu comme un jugement politique.
Nika Gvaramia n’est pas un cas isolé. Des défenseurs des droits humains accusent régulièrement la coalition au pouvoir, le Rêve Géorgien, d’utiliser la justice pour museler l’opposition. Ils affirment que les dirigeants et propriétaires de presque toutes les chaînes de télévision indépendantes sont sous le coup d'enquêtes. Un avis partagé par Bruxelles qui avait inscrit la liberté de la presse comme une des conditions pour que Tbilissi puisse un jour obtenir le statut de candidat.
(Avec AFP)
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