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Géorgie: le gouvernement poursuit les manifestants contre la loi sur les «agents de l'étranger»

En Géorgie, on pouvait croire l’affaire terminée, mais il n’en est rien. Le 9 mars dernier, le gouvernement retirait son projet de loi dite sur « la transparence de l’influence étrangère », après trois jours de manifestation contre un texte baptisé de « loi russe » par ses détracteurs. Mais malgré ce retrait du projet de loi, le gouvernement géorgien continue de vilipender les manifestants et d’en poursuivre certains.

Manifestation près du Parlement géorgien à Tbilissi, jeudi 9 mars 2023 (Image d'illustration).
Manifestation près du Parlement géorgien à Tbilissi, jeudi 9 mars 2023 (Image d'illustration). AP - Zurab Tsertsvadze
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Avec notre correspondant à Tbilissi, 

On a l’impression que depuis un mois, l’état de confrontation, - verbale, du moins- entre le gouvernement, contrôlé par le parti le Rêve géorgien de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, et une partie de la société civile, continue.

Le gouvernement n’a pas de mot assez durs contre les manifestants, qui ont été très pacifiques pourtant lors des manifestations des 7 et 8 mars derniers. Le Premier ministre, Irakli Garibachvili, dit d’eux, souvent des étudiants, qu’ils sont « satanistes », et ne parle de l’opposition qu’en termes de mouvements qui seraient extrémistes, radicaux.

La société civile et les manifestants, eux, n’en démordent pas : ils estiment que ce gouvernement est sous influence russe, essaie de ramener le pays dans la sphère d’influence russe. Ils lui reprochent aussi de s’attaquer aux médias, aux ONG, et de jouer un jeu dangereux avec la Russie.

Dénigrement contre les manifestants

Le Premier ministre parle de « satanistes » au sujet des jeunes manifestants, ce qui est assez outrancier. Il s’agit de démoniser les voix critiques, mais pas seulement. Cela a un sens politique très fort dans le contexte politique actuel. C’est exactement le mot qu’ont employé le Président russe Vladimir Poutine et son ancien-premier ministre Dimitri Medvedev, au sujet des Occidentaux. Donc, lorsque Irakli Garibachvili emploie ce mot, chacun ici y voit une volonté de montrer au Kremlin une similitude de vue.

Et cela a même conduit à des poursuites judiciaires contre un manifestant, de 21 ans, Lazare Grigoriadis, qui aurait voulu lancer un cocktail Molotov sur la police. Il risque jusqu’à 11 ans de prison.Le jeune homme semble avoir été choisi justement à cause de son look, dont parlent abondamment et négativement les dirigeants du parti au pouvoir. Il a les cheveux teints, se maquille les yeux. Cela irrite beaucoup la jeunesse géorgienne, qui a organisé un concert de musique techno devant le siège du gouvernement samedi de la semaine passée.

La Géorgie, pays candiadat à l'entrée dans l'UE ?

2023 est une année très importante en Géorgie, puisque l’Union Européenne doit décider en fin d’année de lui octroyer ou non le statut de pays candidat. Ce qui lui a été refusé en juin dernier. Le gouvernement et les manifestants de début mars considèrent cette échéance comme extrêmement importante. D’autant que les sondages tendent à montrer que 80% des 3,7 millions de Géorgiens souhaitent l’adhésion de leur pays à l’UE.

Le parti au pouvoir, qui par prudence ou affinité prorusse, veut ramener le pays dans l’orbite de Moscou, est très embarrassé. Il ne cesse de faire semblant de satisfaire aux exigences des 12 points que Bruxelles lui a soumises en juin dernier.

Quant à la société civile et l’opposition politique, elle s’agace et demande aux Européens d’octroyer à la Géorgie le statut de pays candidat à l’UE, de l’octroyer au peuple géorgien, et pas à l’équipe dirigeante contrôlée par l’oligarque Bidzina Ivanichvili.

►À lire aussi: Géorgie: des milliers de personnes manifestent contre le gouvernement

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