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Conférence de Munich: livraisons d'armes à l'Ukraine, de l'incantation aux actes?

La conférence annuelle de Munich sur la sécurité tire à sa fin. Elle aura été largement consacrée à la guerre en Ukraine et au besoin d'armes exprimé par les Ukrainiens.

Ukraine, région de Donetsk, soldat ukrainien, le 18 février 2023.
Ukraine, région de Donetsk, soldat ukrainien, le 18 février 2023. AP - LIBKOS
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Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a demandé vendredi à ses alliés, à l'ouverture de la conférence, d'accélérer la livraison d'aide pour son pays, insistant sur l'importance de la rapidité de réaction en matière de stratégie. « Nous avons besoin d'aller plus vite. De conclure nos accords plus vite, d'augmenter la vitesse des livraisons pour renforcer notre combat, la vitesse des décisions pour limiter le potentiel russe. Il n'y a pas d'alternative à la vitesse, car c'est d'elle que dépend la vie »

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, s'est exprimé ce dimanche matin à Munich au troisième jour de la conférence sur la sécurité. Il a exprimé son soutien à une proposition estonienne d'achat commun de munitions par l'Union européenne. « Zelensky et les Ukrainiens reçoivent beaucoup d'applaudissements, mais pas suffisamment de munitions. C'est le paradoxe. Ils ont besoin d'être moins applaudis et mieux approvisionnés en armes !

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Les Ukrainiens se battent, paient le prix le plus élevé en termes de vies, mais cela se produit sur le sol européen, nous affecte et a un impact dans le monde entier, ce qui affecte également notre sécurité. Il reste encore beaucoup à faire, nous devons augmenter et accélérer notre soutien militaire à l'Ukraine. La première chose urgente à faire, ce que géopolitiquement l’Europe doit faire, est d'armer l'Ukraine.

Si nous disons, comme tous les dirigeants européens l'ont fait hier, que la Russie ne peut pas gagner cette guerre, que l'Ukraine doit l'emporter, alors passons des mots aux actes et accélérons notre soutien militaire à l'Ukraine, car elle est aujourd'hui dans une situation critique du point de vue de la disponibilité des munitions. »

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, elle aussi, insisté sur une accélération de la production d'armements standard, comme les munitions, dont Kiev « a désespérément besoin ».

En termes de production d'obus, notamment pour l'artillerie, l'Europe a les moyens d'accélérer, pointe Léo Périat chercheur à l'Institut français des relations internationales, joint par Franck Alexandre. « L’Europe a priori a les moyens de produire plus, même si ce type d’alarme est quand même répété tous les trois mois depuis le début de la guerre. Ça fait un moment qu’on se rend compte que la guerre en Ukraine consomme une quantité de munitions qui est bien supérieure à ce à quoi on aurait pu s’attendre de par nos expériences passées.

Donc là, on fait la remarque que oui, il faut produire plus, il faut faire des achats groupés. Maintenant, il faut passer des remarques aux actes. Vous avez quelques actes qui commencent à émerger, on voit notamment qu’il y a des productions avec le Pakistan qui se sont faites ; il y a l’idée d'une production française d’obus avec l’Australie, l’Australie fournissant la poudre et la France mettant en œuvre ses lignes de production. Il y a des choses qui se font, par exemple l’Allemagne commence à produire des munitions anti-aériennes pour les systèmes qu’elle a envoyés en Ukraine. Mais ça reste encore peut-être des balbutiements par rapport aux besoins quotidiens.»

En marge de cette conférence, la France, par la voix de son ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, interrogé dans Le Parisien aujourd'hui, promet qu'elle livrera des chars légers dès la semaine prochaine. 

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En début de semaine, le secrétaire général de l'Alliance Atlantique Jens Stoltenberg, avait tiré la sonnette d'alarme, affirmant que le rythme de production des usines des pays de l'Otan ne suivait pas les besoins de l'armée ukrainienne en termes de munitions. Une armée qui devra bientôt faire face à une offensive de l'armée russe, annoncée pour le printemps par les experts militaires.

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