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Une nouvelle ère débute en Allemagne

Ce mercredi 8 décembre l’Allemagne tourne une page et pas des moindres puisque Olaf Scholz, le leader du SPD, le Parti social-démocrate allemand, est élu ce mercredi nouveau chancelier après seize années de gouvernance assurée par Angela Merkel. Olaf Scholz va diriger un gouvernement de coalition avec les libéraux du FDP et les Verts qui font leur entrée dans un gouvernement fédéral. Une première dans l’histoire de ce pays qui attend avec impatience la mise en place d’un programme très ambitieux, sur le plan social ou encore environnemental. Un programme qui doit permettre de moderniser l’Allemagne.

Le chancelier Olaf Scholz, qui sera investi ce mercredi 8 décembre, prend la pose aux côtés du futur ministre des Finance, le libéral Christian Lindner et le futur ministre de l'Economie et du Climat l'écologiste Robert Habeck. Tous les trois exhibent le programme de leur gouvernement de coalition. Berlin, le 7 décembre 2021.
Le chancelier Olaf Scholz, qui sera investi ce mercredi 8 décembre, prend la pose aux côtés du futur ministre des Finance, le libéral Christian Lindner et le futur ministre de l'Economie et du Climat l'écologiste Robert Habeck. Tous les trois exhibent le programme de leur gouvernement de coalition. Berlin, le 7 décembre 2021. REUTERS - FABRIZIO BENSCH
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C’est une grande première en Allemagne. L’élection ce mercredi 8 décembre au Bundestag d’Olaf Scholz au poste de chancelier marque une véritable rupture avec les gouvernements précédents. Le contrat signé entre les trois partis (SPD, FDP et les Verts) qui forment cette coalition est une première au niveau fédéral selon Anna Deparnay-Grunenberg. Il doit permettre de transformer en profondeur un pays qui tourne la page à seize années d’austérité, estime la députée européenne du parti des Verts allemands, une formation qui fait partie de cette coalition : « C’est un pari sur l’avenir. C’est la première fois que l’Allemagne se retrouve avec une équipe qui compte trois partis qui vont gouverner ensemble en coalition. Il y a des points sur lesquels nous ne sommes pas parvenus à fixer les lignes qui nous étaient chers. On a dû faire des compromis, c’est évident, surtout avec les libéraux, mais aussi avec la social-démocratie. Mais les enjeux de la société, que ce soit la pandémie, le climat, que ce soit la transformation en profondeur vers une écologie de demain, ce sont des enjeux tellement importants qu’en tant qu’écologiste nous n’avons pas le choix : il faut y aller. »

Un contrat de coalition non contraignant

Le contrat de coalition, qui a été entériné par les adhérents des trois formations politiques, est très ambitieux, et dans de nombreux domaines. Mais il faut préciser que ce contrat n’a aucune valeur contraignante comme le rappelle Paul Maurice : « C’est un contrat de coalition, ce sont des grandes lignes. Il ne s’agit pas d’un programme qu’on va appliquer point par points avec un programme législatif particulier. Bien sûr il y a aura certainement des choses qui ne seront pas réalisés, mais cela donne une idée de ce que va faire le gouvernement, de ce qu’il va vouloir faire ensemble durant les quatre prochaines années. » Pour le chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes à l'IFRI, l’Institut français des relations internationales, ce qui est important « c’est qu’on a vraiment un gouvernement qui veut se tourner vers l’avenir avec des politiques assez ambitieuses. En politique intérieure sur de nouvelles mesures sociétales, sur la protection des enfants par exemple, sur des mesures sociales pour retrouver un modèle social allemand, mais aussi en termes de politique étrangère. »

Un programme difficile à financer

Un programme ambitieux, mais qui semble complexe à mettre en œuvre, car la question du financement se pose, sachant que les libéraux du FDP s’opposent à toutes hausses d’impôts comme le rappelle régulièrement le chef de ce parti Christian Lindner, qui occupera d’ailleurs le fauteuil de ministre des Finances.

Un problème qui, selon Anna Deparnay-Grunenberg, est justement l’occasion de revoir le système dans son ensemble : « Nous avons des instruments au niveau européen et aussi en ce qui concerne la taxe carbone. Il va donc y avoir des revenus. Et il y a aussi des subventions que l’on pourrait qualifier de néfastes qui vont être supprimées. Donc il y aura de l’argent dans le circuit. Ce sera une façon d’investir pour l’écologie en arrêtant de faire des choses avec l’argent public qui provoque des dommages et en réinvestissant dans des domaines dans lequel on veut s’engager ».

Une alliance conçue pour durer

L’arrivée au pouvoir de cette coalition marque donc une rupture avec le modèle de gouvernance d’Angela Merkel. Mais est-ce que cette coalition est à même de tenir durant toute cette législature ? Pour Paul Maurice, cette alliance peut même s’inscrire dans la durée : « Le ministre des Finances, Christian Lindner, a dit qu’une coalition qui se présente doit le faire dans le but de se représenter ensemble quatre ans après, c’est-à-dire de rester unie durant les quatre années. Et on a vu durant les dernières expériences en Allemagne que des coalitions que personne n’imaginait aller au bout de la législature l’ont fait. Donc on peut imaginer que même s’il y a des tensions, ils parviendront à trouver des compromis pour continuer à gouverner ensemble et peut-être, selon leurs objectifs, gouverner ensemble pour la législature suivante. » Un constat que partage également Anna Deparnay-Grunenberg pour qui l’Allemagne n’a pas d’autre choix aujourd’hui, même si cela implique des tensions qui sont de toutes manières inhérentes à toute coalition.

À lire aussi : Pourquoi Christian Lindner, le nouveau ministre des Finances allemand inquiète les Européens

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