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La gestion de la pandémie de Covid-19 devant les tribunaux en Autriche

Lors de la première vague de l’épidémie de coronavirus, la station de ski d’Ischgl en Autriche avait été un important foyer de contamination en Europe. Les autorités sont accusées d’avoir tardé à réagir. Le premier procès civil s'ouvre à Vienne.

Plus de 6 000 personnes originaires de 45 pays affirment qu’elles ont été contaminées dans la station d’Ischgl, en Autriche.
Plus de 6 000 personnes originaires de 45 pays affirment qu’elles ont été contaminées dans la station d’Ischgl, en Autriche. AFP - JOE KLAMAR
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De notre correspondante à Vienne,

En février et mars 2020, des milliers de touristes auraient été contaminés à Ischgl, dans le Tyrol. Les autorités sont accusées d’avoir tardé à réagir. Plusieurs cas leur sont rapportés dès le début du mois de mars : le 5, l’Islande informe l’Autriche que 14 touristes ont été testés positifs à leur retour d’Ischgl. Pourtant, la décision de mettre en quarantaine toute cette zone n’interviendra que le 13 mars, annoncée par le chancelier Sebastian Kurz lors d’une conférence de presse.

L’association de protection des consommateurs VSV, qui accompagne les plaignants dans leurs démarches, accuse les autorités d’avoir réagi trop tardivement pour des raisons économiques. Le tourisme vital dans cette région et à Ischgl en particulier, station surnommée « l’Ibiza des Alpes » aurait été considérée comme prioritaire. 

La bonne foi invoquée par les autorités

La veuve d’un autrichien, décédé du coronavirus un mois après son retour d’Ischgl, a porté plainte. Et c’est cette plainte qui sera examinée aujourd’hui par le tribunal civil de Vienne. Sieglinde Schopf réclame, avec son fils, 100 000 euros de dommages et intérêts à la République autrichienne. Son mari, Hannes, s’est rendu à Ischgl le 7 mars. Comme des milliers de touristes, il quitte précipitamment la station après la conférence de presse de Sebastian Kurz le 13, il décédera du coronavirus un mois plus tard.

Le départ d’Ischgl a été chaotique, raconte Sieglinde Schopf : « Il n'y avait plus de taxi disponible, il n’avait pas de voiture, il a donc pris le bus. Il y avait tellement de monde à l’intérieur qu’on ne pouvait même pas tomber par terre ! Aujourd’hui j’attends des excuses, qu’on dise ‘on a fait une erreur’, je n’attends rien de plus ». Contacté, le responsable de la lutte contre le coronavirus dans le Tyrol, explique que l’état des connaissances n’était pas le même à l’époque qu’aujourd’hui et que les décisions n’ont pas été prises de manière irréfléchie, mais en toute bonne foi. Il dit faire confiance à la justice pour déterminer s’il y a eu ou non des manquements.

Un premier procès et sans doute d'autres à venir

Cette première audience pourrait n’être qu’un début. Peter Kolba, de l’association VSV, rassemble depuis plus d’un an des témoignages. Il affirme qu’environs 3 000 personnes, présentes entre le 6 et le 13 mars 2020 à Ischgl ou dans la vallée de Paznaun et ayant été infectées par le coronavirus, se sont signalées à l’association. Selon lui, déjà une dizaine de plaintes ont été déposées et il estime que 500 plaintes individuelles pourraient l’être au total. Il envisage également une plainte en action collective. Bref, le dossier Ischgl est loin d’être refermé. 

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