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Royaume-Uni / Brexit

Brexit: face au Parlement, l'heure de vérité est arrivée pour Theresa May

C'est une journée cruciale pour Theresa May. Les 650 députés britanniques vont voter ce mardi soir sur l'accord de Brexit conclu par la Première ministre britannique avec Bruxelles. Un accord critiqué de toutes parts, aussi bien par ceux qui sont favorables à une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 29 mars que par ceux qui y sont opposés. C'est d'ailleurs pour éviter un rejet que Theresa May s'est rendue lundi à la Chambre des communes.

Theresa May quitte Downing Street le 14 janvier 2019.
Theresa May quitte Downing Street le 14 janvier 2019. REUTERS/Clodagh Kilcoyne
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Avec notre correspondante à Londres,  Muriel Delcroix

C’est une journée déterminante qui va enfin permettre de mesurer clairement le degré d’opposition au texte de Theresa May.

Jusqu’à présent, on parle de « nombreux » députés vent debout contre cet accord de retrait mais sur ceux qui se disent prêts haut et fort à rejeter ce « deal », combien en réalité vont, du côté conservateur, oser aller jusqu’au bout et se rebeller contre leur gouvernement ?

Du côté travailliste, combien de députés vont également suivre la ligne de leur dirigeant, Jeremy Corbyn, qui entend pour sa part voter contre cet accord, et idéalement déclencher de nouvelles élections et dans le même temps ?

Combien vont décider de voter pour, parce qu’ils représentent des circonscriptions qui avaient voté massivement en faveur du Brexit ?

Si tous les experts et tous les journaux ce mardi matin au Royaume-Uni prédisent une défaite historique pour la Première ministre, personne ne sait exactement quelle sera son ampleur.

Le sort de Theresa May en question

L’autre grande question est de savoir ce qu’il adviendra de Theresa May si son accord est rejeté. Elle paraît déterminée à rester à son poste.

Mais si elle subit ce mardi soir un revers humiliant sur le dossier le plus important de son mandat, peut-elle survivre comme elle l’a fait tant de fois depuis 2017 et sa tentative complètement ratée de remporter des élections anticipées ? Ou bien ses ministres vont-ils décider qu’il est temps de la laisser prendre la porte ?

En cas de départ, une autre question resterait en suspens. Qui pourrait la remplacer alors qu’il ne reste plus en théorie que deux mois et demi avant la date de sortie prévue pour le Royaume Uni le 29 mars ?

Avec cet accord nous continuons d’être liés à l’Union européenne. S’il était voté, cela voudrait dit que nous serions toujours membres de l’Union européenne, mais qu’en plus de ça, nous devrions continuer à contribuer son budget sans plus avoir aucune moyen de contrôle ni de décision. Une sortie sans accord, ça me va bien. Nous sommes une grande nation, nous avons été indépendants pendant des générations.

01:20

Theresa may peine à convaincre les parlementaires

Anastasia Becchio

Jeremy Corbyn, le chef du Labour, a prévenu qu’il déclencherait une motion de défiance contre elle. Il n’est pourtant pas sûr de l'emporter. Il est ainsi possible que Theresa May - à qui les députés ont donné trois jours pour trouver un plan B en cas de défaite - retourne demander à Bruxelles des modifications et retente de faire accepter son texte au Parlement.

« La position européenne sur l’immigration n’est pas tenable »

En attendant le vote de ce mardi soir, de part et d’autre de la Chambre des Communes, les discussions et les disputes se poursuivent. Personne n’est d’accord et aucune majorité ne se dégage pour aucune solution et encore moins l’accord de retrait proposé par Theresa May comme le confirme la députée travailliste Liz Kendall : « Je ne peux pas soutenir cet accord car ce n’est pas ce qu’on avait promis aux électeurs durant le référendum. C’est pire que l’accord dont nous bénéficions actuellement. Qui plus est aucune des décisions importantes sur notre relation future n’ont été prises si bien que l’incertitude va s’éterniser ; notre pays mérite mieux que ça… »

Pourtant, tous les parlementaires ne sont pas opposés au «deal » de la Première ministre. Au sein du même parti travailliste, John Mann ardent brexiter entend voter pour : « La situation n’a pas changé : mes électeurs ont voté à 70% pour quitter l’UE, c’est un mandat démocratique. La position européenne sur l’immigration n’est pas tenable à long terme, c’est pour ça que nous allons partir et le parlement finira par voter cet accord… » Pour autant, John Mann ne se fait pas d’illusion et pense que cet accord sera rejeté mais pour lui comme pour beaucoup de députés, le vote de ce soir n’est que le premier d’une longue série de votes et il se dit persuadé qu’au final le Brexit aura lieu, même s’il doit être retardé.

Si l’accord du gouvernement ne passe pas, le parlement prendra alors indirectement le contrôle de la situation

00:58

Richard Graham, député conservateur

Muriel Delcroix

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