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Hongrie

Viktor Orban rejette tout «chantage» devant le Parlement européen

Le Parlement européen va-t-il adopter un rapport très sévère sur les violations de l’Etat de droit en Hongrie, et demander l'application de l'article 7 qui ouvre à des sanctions ? Le vote est prévu mercredi mais le débat a eu lieu mardi dans l'hémicycle. Le Premier ministre hongrois n’y participait pas, mais a pu s'exprimer en préambule..Viktor Orban a dénoncé tout « chantage » visant à le faire dévier de sa position intransigeante à l'égard des migrants.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban devant le Parlement européen à Strasbourg, mardi 11 septembre.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban devant le Parlement européen à Strasbourg, mardi 11 septembre. REUTERS/Vincent Kessler
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Avec notre envoyée spéciale à StrasbourgAnissa el-Jabri

Viktor Orban arrive ostensiblement en retard, la rapporteuse de la résolution, l’écologiste Judith Sargentini, s'interrompt : « Laissez moi recommencer mon discours et saluer monsieur Orban, je voulais lui serrer la main, mais il est en retard ».

Viktor Orban sourit sur son banc, et pendant les sept minutes de son intervention, sous les cris de nombreux eurodéputés, il pilonne le Parlement : « Le rapport que vous avez devant vous insulte la Hongrie, insulte l'honneur de la nation hongroise (...) Nous ne céderons pas au chantage des forces qui soutiennent les migrants contre la Hongrie : la Hongrie défendra ses frontières et elle défendra ses droits - y compris contre vous, s’il le faut ». « Menteur » a-t-on pu entendre à plusieurs reprises dans l'hémicycle.

Un défi jeté au visage des eurodéputés. Comme s'il avait déjà perdu le vote, bras croisés, le Premier ministre hongrois écoute les critiques du chef de file du PPE, Manfred Weber : « Si nous disons qu’il faut avoir peur des musulmans et attaquons toute une religion, alors nous faisons le travail des jihadistes qui veulent créer un clash à l'intérieur de nos sociétés. Mais sur ce continent, ce que nous avons créé, ce sont les droits de l'homme, pas les droits des chrétiens ».


► ANALYSE

Le PPE est sous pression des libéraux, des centristes et de la gauche. Il faut une double majorité pour adopter et le rapport et la demande de sanctions contre la Hongrie avec 2/3 des exprimés, mais aussi la majorité des eurodéputés, soit 376 voix. Groupe le plus important du Parlement, le PPE détient la clé du vote. La droite européenne se déchire depuis des années sur le cas Orban, entre ceux qui jugent qu'il faut continuer à dialoguer avec l'homme fort de Budapest et ne pas le sanctionner -officiellement pour empêcher davantage de dérives- et ceux qui estiment qu'il est plus que temps de dire stop.

Mais quelques signaux le montrent, le climat a changé. Manfred Weber s'est montré sévère à l’égard des discours de Viktor Orban. Outre ce discours public, il y a eu ce tweet de Jospeh Daul, le président du Parti populaire européen : « L'Union européenne repose sur la liberté, la démocratie, l'égalité, la liberté académique, le respect des droits de l'homme et une société civile libre. Ce sont des valeurs inviolables. Le PPE ne fera aucun compromis, quelle que soit l'appartenance politique ».

Jusqu'ici, l'Alsacien s’était toujours montré plus que clément avec Orban. Carrément enthousiaste en avril dernier juste avant les élections législatives en Hongrie, il avait publiquement encouragé Viktor Orban.

Viktor Orban reste droit dans ses bottes. L'homme fort de Budapest fanfaronnait devant la presse en fin de journée : « Le vote de mercredi ce n'est pas ça qui m'empêchera de dormir ».
A.J

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