Migrants: les participants au mini-sommet se quittent sans conclusion commune
Les dirigeants de 16 pays de l'UE étaient réunis ce dimanche en mini-sommet à Bruxelles pour évoquer la question migratoire et tenter de trouver des solutions communes à un dossier qui provoque de vives tensions au sein de l'Union.
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Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis ce dimanche 24 juin à Bruxelles se sont quittés sans adopter de conclusions communes. Une déclaration formelle n'était de toute façon pas à attendre de cette simple réunion de travail, destinée simplement à préparer le Conseil européen des 28 et 29 juin prochains.
Selon le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et la chancelière allemande Angela Merkel, cette réunion a surtout permis à chacun de faire preuve de bonne volonté et d'exposer ses propres préoccupations. Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a fait part sur Twitter de sa satisfaction.
Intanto la #Merkel e #Macron mi hanno picchiato dietro la porta con Sanchez che rideva. E nessuno ha detto nulla. Ma va bene, mettiamola pure che siamo "decisamente soddisfatti".#migranti #Salvini #Conte #Bruxelles https://t.co/iTeWiDUnP7
Giuseppe Conte (@GovernoConte) 24 juin 2018
Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a quant à lui déclaré que ce mini-sommet a permis d'évacuer des solutions « qui n'étaient pas conformes à nos valeurs ».
Cette réunion avec 15 autres pays nous a permis de travailler sur une approche coopérative sur les trois piliers que la France a proposés, et d'évacuer les solutions non conformes à nos valeurs européennes.
Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 juin 2018
Prochaine étape : le Conseil européen la semaine prochaine. #MigrationEU pic.twitter.com/WAqiKtYqcW
Angela Merkel a d'ailleurs estimé lors de son départ que la solution la plus plausible serait la conclusion d'accords bilatéraux pour résoudre les crises au cas par cas. C'est là le contraire du principe de coopération européenne.
On sent bien que les positions sont toujours éloignées et que la solidarité européenne n'est pas prête à jouer, constate notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Or, c'est cette solidarité que réclament les pays du Sud, à savoir l'Espagne, la Grèce et surtout l'Italie. Pour l'instant, les pays d'Europe centrale ne veulent pas en faire preuve. La France et l'Allemagne préconisent toujours de leur côté le Règlement de Dublin, qui prévoit que les demandes d'asile des migrants sont traitées dans le premier pays où leurs empreintes ont été enregistrées.
L'idée de répartir les migrants par quotas n'avance pas non plus. D'un côté, les pays d'Europe centrale - représentés hier par l'Autriche - qui ont martelé que la répartition des migrants par quotas, même uniquement en cas de crise restait taboue. De l'autre côté, il y a les pays méditerranéens, en particulier l'Italie : ils déplorent le manque de solidarité et dénoncent le maintien du règlement de Dublin. Pour Emmanuel Macron, ce sont les questions de politique intérieure qui déstabilisent le débat européen : « Aujourd'hui, c'est un défi qui est lié à la pression politique dans certains Etats membres et à ce qu'on appelle l'émigration secondaire [...] Certains essaient d'instrumentaliser la situation de l'Europe pour créer une tension politique et jouer avec les peurs. » La solution qui semble pour l'instant se dessiner est celle d'une sous-traitance du dossier migratoire par des pays hors de l'UE.
Il y a malgré tout des résultats tangibles à ce sommet avec trois axes de travail sur lesquels les Européens se sont accordés : l'accélération des réformes internes, la protection des frontières et la recherche de coopération avec les pays des Balkans ou d'Afrique pour endiguer en amont la pression migratoire.
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