Feu vert du Parlement britannique à des législatives anticipées
Sans surprise, la Chambre des Communes britannique a voté ce mercredi 19 avril à une très large majorité en faveur d'élections législatives anticipées, par 522 voix contre 13. Avec le soutien de l’ensemble des députés, la Première ministre Theresa May prévoit donc un scrutin le 8 juin prochain.
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Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Lors du débat éclair et extrêmement animé qui a précédé ce vote, Theresa May a pris soin de réaffirmer qu’elle cherchait avec ces élections anticipées à affermir sa position dans le but d’avoir une meilleure main pour négocier le Brexit à Bruxelles.
Mais cet argument n’a nullement convaincu les partis d’opposition qui l’ont accusée d’agir avant tout dans l’intérêt de son parti. Le dirigeant du Labour a ainsi rappelé la volte-face radicale de la Première ministre et estimé que les électeurs ne pouvaient pas lui faire confiance.
Jeremy Corbyn s’est par ailleurs efforcé de faire bonne figure en se disant favorable à ce scrutin, même s’il joue sa tête si comme on s’y attend les travaillistes subissent une sévère défaite. Les députés du parti nationaliste écossais SNP se sont de leur côté abstenus tout en faisant vœu de se battre pour remporter cette fois-ci la totalité des sièges alloués à l’Ecosse alors qu’ils en détiennent déjà 56 sur 59.
Mais c’est en fait le refus catégorique de Theresa May de participer aux débats télévisés prévus avant les élections qui a provoqué le plus de remous au sein du Parlement : les opposants à la dirigeante conservatrice l’ont accusée de lâcheté et de mépris vis-à-vis des électeurs et ils appellent les différentes chaînes à prévoir une chaise vide sur le plateau pour faire pression sur la dirigeante et ses conseillers.
■ Un coup d'envoi à la campagne électorale
En votant en faveur de la tenue d'élections anticipées les députés ont donné le coup d'envoi à la campagne électorale. Jérémy Corbyn, le chef du parti travailliste a déjà déclaré vouloir empêcher la Première ministre Theresa May d'utiliser le Brexit pour faire du Royaume-Uni un « paradis fiscal ».
Premières flèches de campagnes décochées également par Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, assurant vouloir « forger une alliance progressiste » pour faire échec à Theresa May aux législatives du 8 juin prochain.
Mais en convoquant ce scrutin, la dirigeante conservatrice espère au contraire renforcer sa majorité, certains sondages lui accordant une centaine de sièges supplémentaires. Theresa May sait que ses adversaires politiques n'ont pas grand-chose en commun et n'a pas manqué de le faire remarquer en s'adressant au Parlement.
Si la Première ministre britannique remporte son pari politique, elle restera en poste jusqu'en 2022, c'est-à-dire pendant toute la période de négociations en vue du Brexit, et même au-delà.
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