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Allemagne/Turquie

Merkel embarrassée par la plainte d’Erdogan contre un humoriste allemand

Nouveau rebondissement lundi soir avec l'annonce que le président turc Erdogan a porté plainte contre le comédien allemand Jan Böhmermann. Ankara demande à Berlin des poursuites pénales après la diffusion d'une satire par la TV publique ZDF où Erdogan était traité de zoophile et de pédophile. L'affaire met Berlin dans une situation des plus délicates. Une position trop compréhensive à l'égard de la Turquie sera sévèrement condamnée en Allemagne. Une position en faveur de la liberté d'opinion en Allemagne renforcera la colère d'Ankara dont Berlin est actuellement très dépendant.

Le président turc RecepTayyip Erdogan.
Le président turc RecepTayyip Erdogan. REUTERS/Joshua Roberts
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Avec notre correspondant à Berlin Pascal Thibaut

« Une insulte non seulement contre le président Erdogan mais aussi contre 78 millions de Turcs ». Pour le vice-premier ministre Numan Kurtulmus, la satire du comédien Jans Böhmermann constitue « un grave crime contre l’humanité » et Ankara attend de Berlin que des poursuites soient engagées.

Le droit pénal allemand prévoit que le gouvernement donne son aval afin que des insultes contre un responsable politique étranger passibles de trois ans de prison donnent lieu à une procédure judiciaire. La demande est actuellement examinée par Berlin dans l’embarras.

Car si l’Allemagne accepte la demande d’Ankara, de violentes protestations sont à attendre et Angela Merkel se verra encore plus reprocher de céder aux demandes de la Turquie pour ménager un pays dont elle est tant dépendante dans la crise migratoire actuelle.

Si Berlin rejette la demande d’Ankara, les protestations turques sont certaines et tout aussi inconfortables pour la chancelière si des menaces devaient d’un coup peser sur l’application de l’accord entre l’Europe et Ankara pour le rapatriement de réfugiés ayant rejoint les îles grecques.

Il y a une semaine, Angela Merkel se distanciait de la satire polémique via son porte-parole en la jugeant « sciemment insultante ». Lundi, Steffen Seibert nuançait ce qui sonnait comme des demi-excuses en mettant en avant la liberté d’expression.

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