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Pologne

David Cameron, la Pologne, les Polonais, l'immigration et l'UE

Alors que le Royaume-Uni pourrait quitter l'Union européenne par référendum, le Premier ministre britannique David Cameron est en tournée continentale pour discuter des réformes qu'il souhaite mettre en place. Après les Pays-Bas et la France, il sera en Allemagne et en Pologne aujourd'hui. La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, ou le « Brexit », est-ce vraiment une réalité ?

Le Premier ministre britannique, David Cameron, et son homologue polonaise Ewa Kopacz à Varsovie, le 29 mai 2015.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, et son homologue polonaise Ewa Kopacz à Varsovie, le 29 mai 2015. REUTERS/Slawomir Kaminski/Agencja Gazeta
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De notre correspondant à Varsovie,

Autant on parle beaucoup en Pologne d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, autant on n'entend presque pas parler de la sortie du Royaume Uni de l'Union europenne, le « Brexit » comme on l'a baptisé. Le référendum au Royaume-Uni est encore trop loin dans le temps pour que les Polonais se posent des questions. Toutefois, ici à Varsovie, tout le monde sait que l'entrée de la Pologne dans l'Union européenne a tout changé.

La Pologne est l'un des pays qui a reçu le plus de fonds européens pour se moderniser au cours des dernières années. C'est en partie grâce à cela que la Pologne est le seul membre de l'Union européenne a être en croissance économique permanente depuis 25 ans. Il y a toutefois des voix qui s'élèvent contre Bruxelles en Pologne. Ce sont souvent celles des agriculteurs qui grognent contre les mesures européennes. Selon eux, ces dernières sont trop strictes, trop formatées et par conséquent les produits locaux polonais perdent leur identité. Mais ces mêmes agriculteurs qui roulaient il y a vingt ans en charrette roulent désormais dans des tracteurs qui valent plusieurs milliers d'euros.

Les immigrés polonais du Royaume-Uni directement concernés

Il y a beaucoup d'immigrés polonais au Royaume-Uni. C'est la troisième population étrangère sur les îles derrière les Irlandais et les Hindous. Ils sont donc directement concernés par le « Brexit », contrairement à leurs compatriotes restés au pays. Environ 2 millions de Polonais ont émigré au Royaume-Uni et en Irlande depuis l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne en 2004. Ils sont partis pour mieux gagner leur vie et ils font tourner l'économie britannique.

Pour eux, il n'est évidemment pas question de perdre leurs avantages sociaux. Pour l'anecdote, le Polonais le plus riche des îles britanniques, le prince Jan Zylinski a publiquement provoqué en duel à Hyde Park le leader du parti de l'indépendance britannique Nigel Farage, très virulent à l'encontre des Polonais. Ce dernier a refusé. Mais le buzz autour de cet épisode a au moins permis de médiatiser la situation des Polonais en Grande-Bretagne.

Une aubaine pour le gouvernement polonais

Le week-end dernier, la Pologne a élu un nouveau président, Andrzej Duda un conservateur nationaliste. Ce dernier pourrait tirer profit de la situation au Royaume-Uni. Depuis que plusieurs centaines de milliers de Polonais ont émigré, surtout les jeunes, la Pologne a un vrai problème démographique. La population vieillit, c'est une catastrophe pour le système de retraites.

L'Union européenne se sert de ça pour imposer à la Pologne d'accueillir des immigrés d'Afrique du Nord dans le cadre de la nouvelle politique d'immigration. Varsovie n'y est pas favorable et appelle depuis longtemps les Polonais partis au Royaume-Uni à revenir au pays. Si leur situation en Grande-Bretagne devait se dégrader, cela pourrait être une aubaine pour le gouvernement polonais, quel qu'il soit, même si ce dernier ne le dira jamais publiquement.

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