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Italie

La Sicile «panse les plaies» de nombreux migrants

Les migrants ne cessent d'arriver sur les côtes italiennes. Plusieurs centaines ce vendredi 17 avril s'ajoutent aux 11 000 qui ont déjà débarqué ces six derniers jours. Mais tous n'arrivent pas jusqu'en Europe. Comme le week-end dernier où 400 migrants ont péri dans le naufrage de leur embarcation. Un incident toujours inexpliqué. Les survivants eux, ont été transportés à Reggio de Calabre dans le sud de l'Italie.

Réfugiés dans le port d'Augusta en Sicile, le 16 avril 2015.
Réfugiés dans le port d'Augusta en Sicile, le 16 avril 2015. REUTERS/Antonio Parrinello
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Avec notre envoyée spéciale à Reggio dei CalabreJuliette Gheerbrant

La seule rescapée du naufrage, encore présente à Reggio de Calabre, est une petite fille de douze ans qui a perdu ses deux parents et ses frères dans la tragédie. Elle est accueillie dans un centre ecclésiastique avec un couple et son bébé, né pendant la traversée de l’autre bateau secouru en début de semaine.

D’ici deux jours presque, tous les migrants auront quitté la ville, a confirmé la préfecture, le temps de finir les traitements médicaux contre la gale. Quelques personnes qui souffrent de tuberculose vont rester à l’hôpital. « C’est assez rare qu’il y ait autant de malades sur un bateau », disait ce matin l’adjoint au maire, Giovanni Muraca, et c’est pour ça que la ville se retrouvait dans cette situation d’urgence. « Une situation plus vraiment d’urgence », tempère l’adjoint, car cela fait deux ans maintenant que les bateaux arrivent ici à un rythme croissant. Normalement, les migrants sont rapidement transférés par la préfecture vers d’autres villes du pays, une fois que les contrôles sanitaires sont faits.

« Sans les bénévoles, le système s'effondrerait »

Les migrants affluent toujours plus nombreux en Italie. Dix milles personnes sont arrivées sur les côtes sud du pays en cinq jours. La situation est gérée tant bien que mal par une région en difficulté économique, qui se sent délaissée par l’Europe mais aussi par le gouvernement italien.

Localisation de Reggio de Calabre, dans le sud de l'Italie.
Localisation de Reggio de Calabre, dans le sud de l'Italie. DR / Google Map

« Reggio n’a même pas les moyens de donner un accueil décent aux migrants de passage, déplore l’adjoint. Il faudrait que l’Etat s’investisse davantage, construise un centre. La gestion de ces situations pèse lourd pour une ville de cette taille. Les municipalités n’arrivent pas à affronter toutes seules ce type de situations. Elles ont besoin de la présence plus forte de l’Etat, de l’Union européenne, de Rome… Nous n’avons ni les moyens financiers, ni les structures, ni le personnel qu’il faut. »

C’est surtout grâce à la mobilisation des bénévoles de la protection civile qu’elle a pu gérer la situation ces jours-ci.

« Il ne s’agit plus d’une urgence. On sait très bien désormais que cet afflux va continuer. Donc on ne peut plus dire "vite, trouvons une solution d’accueil en urgence". A présent il faut mettre en place un parcours coordonné et nous devons avoir des indications précises pour faire en sorte que ces migrants soient accueillis avec dignité. Nous nous en sortons uniquement grâce aux bénévoles des associations de la protection civile. Mais si tout à coup ces bénévoles n’étaient plus là, c’est tout le système qui s’effondrerait. C’est la simple vérité », conclut Giovanni Muraca. Une mobilisation saluée l’an dernier par le gouvernement qui a choisi Reggio comme lieu d’accueil de la fête nationale contre le racisme en hommage justement à l’engagement de sa population.

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