Nicos Anastasiades élu président de Chypre

Chypre votait ce dimanche pour choisir son nouveau président pour les cinq prochaines années. Le conservateur Nicos Anastasiades l'a emporté avec 57,5% des suffrages exprimés au second tour (résultats officiels), face à Stavros Malas, soutenu par le Parti communiste du président sortant Dimitris Christofias. Cet Européen convaincu va prendre les rênes d'un pays au bord de la faillite.

Nicos Anastasiades, à l'issue du premier tour des présidentielles, le 17 février 2013. Reuters

Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard

« Chypre, à la croisée des chemins, entre dans une nouvelle ère » : c'est par ces mots qu'à 66 ans, ce vétéran de la politique accède à la présidence. Candidat, il avait fait campagne sur le slogan : « La crise a besoin d'un leader ».

Pour la première fois depuis son entrée dans l'Union européenne en 2004, le pays, longtemps tiraillé entre Moscou et Bruxelles, va donc être dirigé par un gouvernement pro-européen.

 Troïka

Il n'en faudra pas moins pour négocier avec la troïka le plan de sauvetage estimé à 17 milliards d'euros, l'équivalent du produit intérieur brut du pays.

Nicos Anastasiades avait basé sa campagne sur un mal que beaucoup jugent nécessaire : l'austérité dans tous les secteurs, à commencer par les privatisations, les baisses des salaires, et un grand ménage dans les banques. Des temps difficiles en perspective dans ce pays où le taux de chômage a doublé en deux ans pour atteindre 15%.

Réserves de gaz

Député depuis plus de 30 ans, cet avocat businessman s'est forgé une réputation d'homme à poigne. Il en aura besoin aussi pour ouvrir l'autre grand chantier, celui des négociations de réunification avec le Nord, qui piétinent depuis des années.

Enfin, il devra faire passer Chypre à l'ère des hydrocarbures. Les gigantesques réserves de gaz découvertes au large de l'île pèsent plusieurs centaines de milliards d'euros, mais les premières retombées ne sont pas attendues avant sept à huit ans.