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Pérou: nouvel assassinat d'un défenseur autochtone de l'environnement

Victorio Dariquebe, du peuple Harakbut, était garde forestier au sein de la réserve naturelle d'Amarakaeri, en Amazonie péruvienne, une zone où les pressions des activités illégales comme l'exploitation minière, la coupe de bois et le trafic de drogues sont très importantes. Une enquête a été ouverte. Pour les organisations écologistes et autochtones, ce crime montre que le Pérou est un des pays les plus dangereux pour les défenseurs de l'environnement et des territoires indigènes.

Parc national de Manú, dans la région de Madre de Dios, zone protégée faisant partie des forêts humides du sud-ouest de l'Amazonie, au Pérou.
Parc national de Manú, dans la région de Madre de Dios, zone protégée faisant partie des forêts humides du sud-ouest de l'Amazonie, au Pérou. REUTERS/Enrique Castro-Mendivil/Files
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Quand il décroche le téléphone, Edy Dariquébé s'apprête à accompagner la dépouille de son oncle jusqu'à leur communauté en Amazonie pour l'y enterrer. Il raconte, ému, la mort de ce garde forestier au Pérou. Victorio Dariquebe était sur une moto avec son fils, quand plusieurs hommes lui ont tiré dessus.

Pour Edy, pas de doute : le meurtre de son oncle est lié à son travail de protection de la forêt dans la réserve d'Amarakaeri. « Il se sentait suivi, explique-t-il. L'année dernière, des mineurs s'étaient approchés de la réserve et y avaient fait entrer des engins. Mon oncle fait partie de ceux qui sont allés défendre le territoire. Il ne s'est pas laissé corrompre. Il a informé son chef et la mine a été interdite. La police est venue et a détruit leurs engins. »

34 leaders autochtones assassinés depuis 2014

L'enquête devra éclaircir les causes de cet assassinat, mais jusqu'à maintenant, la justice est beaucoup trop lente, dénonce Miguel Guimaraes, de l'Association interethnique de la forêt péruvienne : « 34 leaders autochtones déjà ont été assassinés depuis 2014. Nous qui défendons les droits des peuples d'Amazonie, nous sommes menacés, harcelés. Mais l'État péruvien ne s'intéresse pas au sujet. Quand un frère est tué, on en parle dans les médias, et ça en reste là. Dix ans, quinze ans passent sans que, jamais, justice ne soit rendue, alors même que l'on connaît les coupables. »

Et il rappelle : en protégeant l'Amazonie, les leaders autochtones nous protègent tous des conséquences d'un climat qui, sans eux, se réchaufferait encore plus.

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