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Environnement: les baleines à bosses à nouveau menacées par le réchauffement des océans

Il y a de moins en moins de baleines à bosse dans le Pacifique nord. La population des plus grands mammifères marins a chuté de 7 000 individus entre 2012 et 2021, et c'est à cause du réchauffement climatique et les vagues de chaleur maritimes, selon une étude publiée le 28 février dans Royal Society Open Science. Selon des chercheurs australiens, la hausse des températures perturbe tout l'écosystème marin et les baleines ne trouvent plus suffisamment de nourriture.

Sur cette image tirée d'une vidéo, une baleine à bosse se jette dans les eaux au large de la ville américaine de Seattle, dans le Pacifique nord, le jeudi 30 novembre 2023.
Sur cette image tirée d'une vidéo, une baleine à bosse se jette dans les eaux au large de la ville américaine de Seattle, dans le Pacifique nord, le jeudi 30 novembre 2023. © Manuel Valdes / AP
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Pendant des siècles, les baleines à bosse ont été massivement chassées, jusqu'à frôler l'extinction : dans les années 1970, il en restait moins de 1 600 dans le Pacifique nord.

Puis l'interdiction de la pêche industrielle a permis à l'espèce de se rétablir. En 2012, les chercheurs estiment qu'elles étaient plus de 30 000 dans la même région, au point de les voir retirées de la liste des espèces menacées.

Mais en 2014, une vague de chaleur marine sans précédent, qui a duré deux ans, semble avoir enrayé ce rétablissement. Ces anomalies de température ont dépassé parfois trois à six degrés Celsius. Depuis, la population de baleines à bosse a diminué de 20 % dans cette zone, selon les chercheurs : de 33 000 individus, elles sont passés à un peu plus de 26 600, selon le plus grand ensemble de données de photo-identification jamais créé pour un grand mammifère marin étudié par une équipe de 75 scientifiques.

Pour un sous-ensemble de baleines ayant hiverné à Hawaï, la baisse était même de 34 %.

« Environ 7 000 baleines mortes de faim »

Cette canicule a réduit et modifié l'écosystème marin et la disponibilité des proies pour les grands cétacés, notamment un type de plancton dans l'océan : ces minuscules organismes sont à la base de la chaîne alimentaire et c’est donc tout l'écosystème marin qui a été perturbé.

Résultat : « environ 7 000 baleines sont pour la plupart mortes de faim », déplore l'auteur de l'étude, Ted Cheeseman, biologiste des baleines et doctorant à l'université australienne Southern Cross.

« Ce n'est pas seulement la nourriture des baleines qui a diminué », explique Ted Cheeseman, notant une baisse des populations de macareux huppés, d'otaries et de phoques. « Un océan plus chaud produit moins de nourriture », notamment en raison du déclin ou de la migration du phytoplancton, à la base de toute la chaine alimentaire océanique, a-t-il expliqué. En découvrant cela, « j'en suis resté bouche bée, déclare-t-il. C'est un signal bien plus fort que ce à quoi nous nous attendions ».

Au-delà de ces mammifères, c'est l'état de santé de tout l'océan qui est préoccupant, selon les scientifiques : le changement climatique est la troisième cause de l'effondrement du vivant. En 2022, une autre étude publiée dans Frontiers in Marine Science avait montré que l'augmentation de la température des océans avait aussi pour conséquence de chasser les baleines à bosses de leurs zones de reproductions traditionnelles.

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