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L'agriculture intensive, cause principale de l'effondrement des populations d'oiseaux en Europe

L'intensification de l'agriculture est la principale cause d'un spectaculaire déclin des oiseaux en Europe. C'est la conclusion d'une étude parue lundi 15 mai et qui rassemble un nombre inédit de données.

Le nombre d'oiseaux forestiers a diminué de 18%, baisse qui atteint 57% pour les oiseaux des milieux agricoles.
Le nombre d'oiseaux forestiers a diminué de 18%, baisse qui atteint 57% pour les oiseaux des milieux agricoles. Getty Images - Santiago Urquijo
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La biodiversité s'effondre, on le sait, un quart des oiseaux européens a disparu en 40 ans, 20 millions par an, soit 800 millions au total. Mais une vaste étude publiée lundi 15 mai dans la revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) vient préciser quelles activités humaines sont derrière ce déclin. Et ils pointent un principal responsable de ce phénomène : l'agriculture intensive et à travers elle l'usage de pesticides et d'engrais chimiques. 

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Cette conclusion est le résultat de l'analyse d'une quantité inédite de données disponibles, récoltées grâce au programme de suivi paneuropéen des oiseaux. Quelque 20 000 sites dans 28 pays européens ont été surveillés et la présence de 170 espèces différentes évaluée sur 37 ans. Une impressionnante base de données qui a permis aux scientifiques de regarder finement quelles sont les causes de cette hécatombe. Certains écosystèmes sont plus durement touchés que d'autres : le nombre d'oiseaux forestiers a diminué de 18%, baisse qui atteint 28% pour les oiseaux urbains et 57% pour les oiseaux des milieux agricoles.

Disparition des insectes, indispensables dans la chaîne alimentaire 

Des espèces principalement insectivores qui ne trouvent plus à manger. En effet, engrais et pesticides perturbent toute la chaîne alimentaire. Ces invertébrés représentent en effet « une part importante du régime alimentaire pour de nombreux oiseaux durant au moins certaines étapes de leur développement », pointent les auteurs. Ils sont ainsi cruciaux pour 143 espèces parmi les 170 étudiées pendant la période de reproduction. Une réduction de la nourriture disponible aura ainsi par exemple un effet négatif sur le succès de la reproduction en modifiant le comportement des parents et en affectant la survie des oisillons. Le déclin est marqué chez des espèces comme le gobemouche gris (-63%) ou le célèbre moineau domestique (-64%). 

Le réchauffement climatique vient quant à lui au deuxième rang des menaces et frappe logiquement les oiseaux préférant le froid – 40% d'entre eux ont disparu – comme la mésange boréale, mais n'épargne pas non plus les espèces amatrices de chaleur (18% de déclin). L'urbanisation fait aussi des victimes parmi les martinets ou encore les hirondelles. Les auteurs de l'étude écrivent observer une dégradation environnementale profonde tant les oiseaux sont importants dans les écosystèmes, mis en péril par leur disparition. 

(Avec AFP)

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