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Bonjour l'Europe

L’Ukraine et le président Zelensky face au drame du crash de Téhéran

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Après une source au Pentagone américain citée par Newsweek, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé jeudi soir que le Boeing PS752 a été abattu par un missile sol-air alors qu’il décollait de l’aéroport de Téhéran. Les autorités ukrainiennes ne se sont pas encore exprimées sur ces allégations, mais sont très actives dans l’enquête. Le crash est la première catastrophe aérienne de la compagnie Ukraine International Airlines, et il est vécu comme une tragédie nationale.

Les équipes de secours sur les lieux du crash de Téhéran, ce mercredi 8 janvier 2020 près de l'aéroport de Téhéran.
Les équipes de secours sur les lieux du crash de Téhéran, ce mercredi 8 janvier 2020 près de l'aéroport de Téhéran. © Nazanin Tabatabaee/WANA
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De notre correspondant à Kiev,

Sébastien Gobert, après les allégations américaines et canadiennes, où en est l’enquête des Ukrainiens?

Kiev est très actif sur cette question. 45 experts et enquêteurs ont été dépêchés à Téhéran dès le lendemain du crash. Le président Volodymyr Zelensky a fait de la recherche de la vérité une priorité. Il a téléphoné jeudi aux chefs d’États et de gouvernements qui ont perdu des ressortissants afin de s’assurer de leur participation dans les investigations.

Volodymyr Zelenskyy a aussi décrété un deuil national jeudi. On compte 11 Ukrainiens parmi les 176 victimes du Boeing, mais le fait que l’avion était ukrainien fait que cette tragédie est vécue à travers un prisme vraiment national. D’autant plus qu’il évoque le traumatisme du MH17.

Vous parlez du Boeing de la Malaysia Airlines abattu en 2014. 298 personnes y avaient perdu la vie. Les deux cas sont-ils vraiment similaires?

En tout cas, ils sont perçus comme tels en Ukraine. Le MH17 était un vol civil abattu au-dessus d’une région en conflit par un tir de lance-missile de l’armée russe que le Kremlin nie encore aujourd’hui. Le tir était probablement involontaire. Dans le cas du drame en Iran, la thèse du missile n’est pas encore officiellement établie, mais les déclarations incohérentes des autorités sur l’accident, et le refus des Iraniens de partager les boîtes noires rappellent les circonstances du MH17. Les deux cas sont intimement associés ici en Ukraine.

Parmi l’équipe que Kiev a envoyée en Iran, on trouve des spécialistes des systèmes de défense anti-aérienne, envoyés spécialement pour rechercher des restes de missiles. Cela montre que la piste de l’attaque a été prise au sérieux dès le début. Malgré cela, beaucoup considèrent ici que le président a été pris de court.

Pourquoi cela ?

Malgré des preuves et des vidéos qui s’accumulent, Volodymyr Zelenskyy n’a pas encore rejoint ses homologues américain, canadien et britannique pour dénoncer une attaque de missile. Le président avait auparavant appelé à la patience, il veut apparemment avoir plus d’éléments que les occidentaux pour prendre position. Mais pourquoi les occidentaux seraient aussi rapides, et lui si lent? Beaucoup ici ne comprennent pas.

Il faut dire que l’annonce de la tragédie est survenue au lendemain du Noël orthodoxe, le président et de nombreux responsables étaient en vacances à l’étranger. Le temps qu’il rentre, la communication a été un peu chaotique. Ce crash est l’un des premiers moments tragiques de Zelenskyy comme chef d’État. Et au troisième jour, ce drame national, est presque devenu une polémique de politique intérieure.

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