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Bonjour l'Europe

Le café, vitale pour les Suisses?

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En Suisse, les autorités débattent très sérieusement du caractère vital ou non du café. Le pays oblige en effet les entreprises privées à stocker un certain nombre de denrées en cas de pénurie. De l'eau, des céréales, du miel, des médicaments, des bougies, de l'essence mais aussi du café. Certains à Berne aimeraient revoir cet inventaire à la Prévert et éliminer le café de la liste des produits à conserver. Sauf que la mesure a déclenché un véritable tollé.

Graines de café.
Graines de café. Pixabay/CC0
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La défiance était telle que les autorités ont dû faire machine arrière. Le café reste pour le moment une denrée vitale en Suisse. En tout cas, jusqu'à ce que le Conseil fédéral prenne sa décision. Il devait le faire cet automne, mais la polémique a pris une ampleur telle que la décision a été repoussée au mois prochain.

Alors pourquoi s'attaquer au café ? Pour son prix, d'abord. La Suisse oblige une quinzaine d'entreprises et de négociants à stocker près de 15 000 tonnes de café. C'est l'équivalent de la consommation de la population suisse pour trois mois. Néanmoins, si on compte les réserves de café vert et de café instantané, le pays dispose de réserves pour 6 mois.

Ce coût est supporté en partie par le secteur privé, mais aussi par la Suisse qui finance les coûts de stockage des entreprises. Et aussi agréable que peut être un petit noir le matin, le café n'apporte pas vraiment de calories à ses consommateurs. Difficile alors de le classer comme une boisson vitale pour l'être humain.

Vitale pour la Suisse

Quand on pense à l'économie helvétique, on imagine plus facilement le secteur bancaire, l'horlogerie ou le chocolat. Mais ce serait occulter le rôle de plaque-tournante du négoce mondial qu'est la Suisse. C'est vrai pour toutes sortes de matières premières et c'est aussi vrai pour le café. Les trois quarts du commerce du café vert, c'est à dire le café brut, avant torréfaction, transitent par la Confédération.

Chaque année, le pays exporte pour plus de 2 milliards d'euros de café. C'est presque quatre fois plus que les exportations de fromage et plus de trois fois celle de chocolat. Les Suisses vendent beaucoup de café et en boivent aussi énormément. Le pays est dans le top 10 des plus gros buveurs de petit noir au monde. Remettre en cause les stocks obligatoires de café, c'est remettre en cause l'importance de ce secteur dans l'économie suisse, disent les principaux intéressés. Parmi eux : Nestlé.

Le géant suisse de l'agroalimentaire fait partie des industriels qui se sont clairement prononcés pour conserver l'obligation légale de stocker le café. Selon une enquête sur les réseaux sociaux, les deux tiers des Suisses imaginent difficilement vivre sans. Étude commandée, il faut le préciser, par le leader de la grande distribution en Suisse et propriétaire d'une marque de café.

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