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Irlande du Nord: ambiance de deuil à Londonderry après la mort de Lyra McKee

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Ambiance de deuil à Londonderry, en Irlande du Nord. Deux jours après la mort d’une jeune femme de 29 ans, Lyra McKee, également journaliste et spécialiste du conflit nord-irlandais, lors d’une émeute.

Des fleurs ont été déposées à l'endroit où la journaliste Lyra McKee a été tuée, à Londonderry.
Des fleurs ont été déposées à l'endroit où la journaliste Lyra McKee a été tuée, à Londonderry. © Paul Faith / AFP
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de notre correspondant à Belfast,

Le drame s’est passé dans un quartier catholique de la ville où la police a été visée par des jets de cocktails Molotov et des tirs d’armes à feu. La police nord-irlandaise soupçonne un groupuscule terroriste, la Nouvelle IRA.

Des images qui rappellent les «Troubles» nord-irlandais et qui suscitent une émotion assez forte et pas seulement à Londonderry même où la population est meurtrie mais plus généralement en Irlande du Nord et sur toute l’île qui espère un jour en avoir vraiment terminé avec de tels drames.

Le symbole est d’autant plus marquant pour certains que la mort de Lyra McKee est survenue au moment du Vendredi Saint qui a donné son nom à l’accord de paix nord-irlandais de 1998. Alors, vingt-et-un ans plus tard, on est certes loin du climat de ce conflit entre catholiques et protestants qui a fait plus de 3600 morts en trois décennies, mais chaque fois que la violence ressurgit, elle rouvre de vieilles blessures.

Condamnation unanime de la population et des responsables politiques

La condamnation est unanime et internationale. Dublin et Londres, garants du processus de paix, ont adressé leurs condoléances et réaffirmé que la violence n’avait plus sa place en Irlande du Nord. Message identique de Bruxelles, architecte des accords du Vendredi Saint. L’ancien président américain Bill Clinton, très investi dans le dossier nord-irlandais à l’époque, a lui aussi fait part de sa tristesse.

Quant aux habitants de Londonderry, ils se sont rassemblés vendredi soir sur les lieux du drame pour dire non à la violence. Tous les leaders des principaux partis nord-irlandais étaient présents… Une image rare d’unité dans un pays où les divisions politiques sont très marquées. Preuve pour certains que désormais ceux qui prônent la lutte armée en Irlande du Nord sont très marginaux.

La menace sécuritaire de la Nouvelle IRA

Il existe toujours bien des groupes paramilitaires actifs en Irlande du Nord mais ils sont désormais plus liés à des activités criminelles comme du trafic de drogue, de la contrebande, des règlements de compte entre gangs. Rien qui n’égale les violences des « Troubles »… Néanmoins la police nord-irlandaise juge que la Nouvelle IRA est aujourd’hui la menace terroriste la plus importante dans le pays. Malgré sa taille très réduite estimée à une cinquantaine de combattants, ce groupuscule dissident de l’IRA historique est très actif et mêlé à plusieurs assassinats ou tentatives d’assassinats récents. C’est aussi lui qui a revendiqué l’explosion d’un véhicule piégé à Londonderry fin janvier ainsi que l’envoi de plusieurs colis piégés en Grande-Bretagne le mois dernier.

Une paix durable menacée ?

Nombreux sont ceux qui, en Irlande du Nord et en Irlande, jugent ou du moins espèrent que des évènements tels que la mort de Lyra McKee vendredi peuvent servir d’électrochoc pour rappeler que la paix est loin d’être acquise. D’ailleurs, les dissidents républicains liés à la Nouvelle IRA qui défilent traditionnellement lors du Lundi de Pâques ont décidé d’annuler leur marche.

Elle avait donné lieu à des heurts assez brutaux avec la police l’an dernier… Certains veulent y voir le signe que le deuil et la colère de la population locale les y a forcés et que cela peut amorcer une nouvelle dynamique contre la violence armée.

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