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Européen de la semaine

Espagne: la percée électorale du parti d'extrême droite Vox

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Le parti Vox a fait son entrée en Espagne cette semaine au parlement régional d'Andalousie. L'extrême droite était quasiment absente du paysage politique depuis la mort de Franco, cette percée électorale a surpris la classe politique espagnole. Vox est notre Européen de la semaine.

Santiago Abascal (G) est le leader parti VOX en Espagne.
Santiago Abascal (G) est le leader parti VOX en Espagne. HazteOir.org/wikimedia.org
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Logo du Parti Vox en Espagne
Logo du Parti Vox en Espagne Galifard/voxespana.es/wikimedia.org

«Nous sommes ici pour notre patrie, et nous sommes également ici, contre un gouvernement légal mais illégitime, qui est soutenu par les ennemis de l'Espagne, par ceux qui ont fomenté un coup d'Etat en Catalogne !»

Santiago Abascal, le président de Vox, le 1er décembre dernier, rappelait devant des milliers de militants à Madrid, les fondements du parti, créé en 2013 par des déçus du Parti populaire de droite de Mariano Rajoy, qui n'a pas su gérer la crise catalane, selon eux.

C'est l'analyse de Barbara Loyer, directrice de l'Institut Français de Géopolitique. « Autour de cette question centrale de l'Espagne et de l'avenir de l'Espagne, s'agrègent des thématiques plus classique on va dire de l'extrême droite européenne : l'autorité du pater familias, la tradition, l'immigration... qui s'ajoutent à un foyer idéologique central qui est la défense de l'unité de l'Espagne. Ce qui est nouveau c'est la profondeur de la crise géopolitique en Espagne. »

Dans le collimateur de Vox...

Le leader de Vox, Santiago Abascal, un Basque de 42 ans, aime à rappeler que son parti n'est pas d'extrême droite mais d'extrême nécessité. Vox souhaite se lancer dans la Reconquista, allusion à la reconquête espagnole sur les musulmans entre le VIIIe et le XVe siècle.

Dans le programme national du parti, on retrouve des mesures telles que la fin des aides aux migrants, la construction d'un mur infranchissable entre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et le Maroc, la fermeture des mosquées fondamentalises, la fin des privilèges des nantis.

Les organisations féministes sont également dans le viseur du parti, qui souhaite revenir sur la loi contre les violences faites aux femmes ou encore sur l'avortement. C'est ce qui inquiète Cristina Armunia, journaliste d'El Diario. « Ils souhaitent rouvrir des débats que nous pensions, en tant que citoyen, déjà réglés. Par exemple, rouvrir le débat sur le droit à l'avortement, cela nous surprend. Beaucoup de gens en Espagne en discutent mais il existe une loi organique qui nous donne l'assurance que ce droit est garanti.
Qu'ils remettent en question les lois mémorielles nous met aussi en colère !
Que le débat existe pourquoi pas mais remettre en question ces lois fondamentales nous inquiètent
 ».

L'entrée de Vox au parlement andalou avec 12 sièges a surpris certains observateurs politiques, mais ce n'est pas le cas de Jordi Vaquer, directeur de l'Open society Intitiative for Europe. «L'Espagne ayant connu une expérience d'autoritarisme dans son histoire récente, on pourrait penser que cela nous a vacciné contre ces idéologies, mais en fait, ça n'est pas du tout le cas. Avoir eu une dictature d'extrême droite durant 39 ans signifie au contraire que la population est plus réceptive. Ce qui me surprend, dans un pays qui a connu une forte immigration en très peu de temps et qui a été durement touché par la crise économique, c'est justement que l'extrême droite n'ait pas émergé avant

Jusqu'à présent l'extrême droite était diluée dans le Parti populaire ; les dirigeants de Vox en sont d'ailleurs issus. Mais ils ont su ces dernières années se greffer à un mouvement grandissant en Europe et dans le monde. « Vox est très connecté aux autres partis européens et latino-américains, poursuit Jordi Vaquer. Cette élection a été une réussite notamment grâce aux campagnes sur les réseaux sociaux, largement inspirées par celles de Jair Bolsonaro au Brésil.
Vox est un succès en tant que parti espagnol mais aussi pour l'internationale de l'extrême droite européenne, et bien au delà. »

Le parti Vox a ouvert une brèche dans le paysage politique espagnol. Les quatre autres partis y voient désormais une menace sérieuse pour les prochaines échéances électorales en 2019.

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