Accéder au contenu principal
Chronique des médias

Les médias français face aux gilets jaunes

Publié le :

Nous parlons avec Amaury de Rochegonde, de la couverture médiatique du mouvement des Gilets jaunes qui semble assez contestée par les manifestants eux-mêmes.

Les manifestants fuient dans les rues adjacentes ou reculent face aux jets des puissants canons à eau, toujours sur l'Avenue des Champs-Élysées.
Les manifestants fuient dans les rues adjacentes ou reculent face aux jets des puissants canons à eau, toujours sur l'Avenue des Champs-Élysées. ©REUTERS/Benoit Tessier
Publicité

« Gilets jaunes : quand la violence l’emporte ». Le journal Le Parisien a répondu dimanche dernier par ce titre à la journée de manifestations parisiennes qui, comme à chaque fois, a suscité son lot de casseurs. BFM TV et BFM Paris suivaient alors en direct le déroulé des événements et l’on pouvait assister sur la durée aux heurts entre la police et des manifestants, heurts plus ou moins violents, plus ou moins gilets jaunes.

Le lendemain, cinq journalistes de BFM TV et Cnews ont été agressés et poursuivis à Toulouse malgré la présence de deux gardes du corps. Ils ont porté plainte après avoir reçu des coups de pieds, des crachats et une bouteille d’eau au visage. Le Syndicat national des journalistes a condamné « les violences physiques et verbales » mais il a aussi dit « comprendre la défiance d’une grande partie de la population » et son « désaccord avec la ligne éditoriale de tel ou tel média ».

Comment comprendre cette réserve ? Dans le cas de BFM TV, un journaliste Eric Brunet, avait d’abord endossé le gilet jaune par soutien à ce qu’il qualifie de « révolte fiscale ». Et puis, après les blocages de ronds-points ou de péages, BFM TV s’est concentrée sur les violences d’une minorité en suivant la manifestation de 8000 personnes à Paris. Ce qui a provoqué « une immense déception », selon l’historien Gérard Noiriel, cité par Le Parisien. Pour le Laboratoire toulousain d’études et des recherches appliquées en sciences sociales, qui a analysé la production des internautes et 746 articles de presse, il y a un fossé entre ce que disent les médias du mouvement et ce qu’en disent les Français.

Pour Vanessa Schneider du quotidien Le Monde, par exemple, le mouvement a quelque chose de brouillon, de « poujadiste » et d’inarticulé politiquement quand il demande la tête de Macron. Les gilets jaunes sont, en outre, assez suspects d’être soit à l’extrême droite, soit à l’extrême gauche, ou encore un mouvement 5 étoiles à la française. Or, selon les chercheurs, ce qui est contesté c’est ce regard parisien sur un peuple qui ne comprendrait pas les enjeux environnementaux, alors même qu’il est le premier à en subir les conséquences.

Selon les chercheurs, « la contestation citoyenne est structurée et argumentée ». Sur les groupes Facebook, l’hyper concentration des richesses, l’affaiblissement des services publics, la précarité et les souffrances qu’ils génèrent sont évoquées », ajoutent-ils. Les médias ont d’autant plus de difficultés à comprendre ce mouvement qu’il n’a pas de relais bien établis auprès d’eux et qu’il peut se passer des journalistes à travers des vidéos ou des groupes sur les réseaux sociaux.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 02:42
  • 02:42
  • 02:47
  • 02:52
  • 02:54
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.