Accéder au contenu principal
Chronique des matières premières

Glencore stoppe les exports de cobalt de Kamoto : la RDC mécontente

Publié le :

Il y a trop de radioactivité dans le minerai de cobalt produit par Kamoto, en RDC, estime le géant minier suisse Glencore. L'opérateur cesse de vendre ce cobalt congolais, en attendant la construction d'une usine pour extraire l'uranium qu'il contient. La compagnie nationale congolaise Gécamines réagit très mal à cette annonce.

Un homme marche au milieu d'une concession minière de la Gécamines à Lumumbashi (archives).
Un homme marche au milieu d'une concession minière de la Gécamines à Lumumbashi (archives). AFP PHOTO / PHIL MOORE
Publicité

Gécamines exprime son mécontentement dans un communiqué après l'arrêt des exportations de cobalt de Kamoto, décidé par l'opérateur suisse Glencore. La société congolaise, qui détient 25% de KCC, savait, reconnaît-elle, qu'il y avait un niveau élevé d'uranium dans certains camions, ce qui ne présente aucun danger pour la santé, affirme Glencore mais qui rend le minerai de cobalt invendable. Gécamines affirme qu'elle n'a pas été associée à l'annonce de cette interruption des ventes ni à l'annonce des 25 millions d'investissements nécessaires pour séparer l'uranium de l'hydroxyde de cobalt. Des installations qui ne seront pas prêtes avant juillet 2019, estime Glencore qui prévoit de reprendre la commercialisation du cobalt de Kamoto d'ici la fin de l'année prochaine, sans précision.

Plus grand gisement au monde à terme

L'un des plus grands gisements de cobalt au monde est mis à l'arrêt. Seul Mutanda, également en RDC, produit plus. Kamoto devait extraire 11 000 tonnes d'hydroxyde de cobalt cette année, 34 000 tonnes l'an prochain et serait alors devenue la plus grande mine de cobalt de la planète.

La production mondiale l'an dernier était de 105 000 tonnes. Autant dire que le cobalt de Kamoto va manquer au marché. Ce seront aussi des revenus en moins pour l'Etat congolais, ce qui cause peut-être la grogne de Gécamines.

Tendre le marché ?

Certains analystes estiment que la décision de Glencore n'est pas uniquement liée à la teneur en uranium du minerai de cobalt. La courbe des prix du cobalt s'est affaissée depuis le pic historique du mois de mars dernier. Après l'euphorie des dernières années, liée aux belles perspectives du métal rare dans les batteries électriques, la spéculation s'est calmée devant l'afflux annoncé des nouvelles productions, les prix sont passés de 95 000 dollars à 50 000 dollars la tonne aujourd'hui. La suspension des opérations de Glencore à Kamoto pourrait être de nature à tendre davantage le marché d'ici la fin de l'année prochaine. Pour l'instant les prix du métal n'ont pas véritablement bondi, mais l'action de Cobalt 27, un fonds d'investissement qui s'est mis à stocker du cobalt, a gagné près de 20% depuis l'arrêt de la production congolaise de Kamoto annoncée par Glencore.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.