Accéder au contenu principal
Aujourd'hui l'économie

La crise s'enlise entre les Etats-Unis et la Turquie

Publié le :

Interviewé lundi 20 août 2018 à la Maison Blanche, Donald Trump a refusé toute concession : Ankara doit libérer le pasteur américain arrêté en 2016 dans le pays, au risque de voir de nouvelles sanctions commerciales lui être infligées. Dans le même temps, la Turquie a saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les nouveaux droits de douane imposées par les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium. Bref, la situation est toujours tendue et la monnaie turque est toujours au plus bas.

Billets de 10 livres turques. La livre turque est à son niveau le plus faible et la situation est toujours tendue avec les Etats-Unis.
Billets de 10 livres turques. La livre turque est à son niveau le plus faible et la situation est toujours tendue avec les Etats-Unis. Flickr.com CC BY 2.0 / Jeff Djevdet
Publicité

La livre reste fragile. Ce mardi matin, un billet vert s’échange contre six livres turques. Les rebonds observés la semaine dernière n’ont pas fait long feu. Cette semaine, les marchés en Turquie prennent une pause jusqu’à vendredi à l’occasion de l’Aïd. Mais cela ne veut pas dire que la tension redescend au contraire. Donald Trump s’est montré offensif lundi face aux journalistes de Bloomberg.

Selon lui, la Turquie fait une erreur en maintenant en détention le pasteur Andrew Burnson accusé de terrorisme par Ankara. Et les menaces d’une 2e vague de sanctions si l’évangéliste n’est pas libéré subsistent. Pour un pays qui exporte pour un milliard de dollars d’acier vers les Etats-Unis, c’est un risque commercial majeur.

La Turquie a décidé de porter plainte devant l’OMC

Le pays ne fait que rejoindre la cohorte des Etats qui ont déjà fait cette démarche au fur et à mesure des sanctions américaines : l’Union européenne, la Chine, la Russie, le Mexique, le Canada l’ont déjà fait... Cela ouvre en principe une période de 60 jours où les deux parties doivent tenter de trouver un accord avant l’ouverture éventuelle d’une longue procédure.

La semaine dernière, on le rappelle, le gouvernement turc avait déjà adopté des mesures de rétorsion sur des produits américains comme les voitures, des boissons alcoolisées ou le riz et le tabac.

En Europe, on s’inquiète des répercussions possibles de la chute de la livre

Lundi, la Turquie a laissé Mesale Tolu, une journaliste germano-turque, détenue de manière préventive, quitter le pays. Ce geste, qui intervient en plein bras de fer entre Washington et Ankara, ressemble à un geste vis-à-vis de l’Allemagne avec qui les relations sont d’habitude très tendues.

Chez les Européens, on s’inquiète vraiment du sort des banques européennes exposées en Turquie à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais pour le moment, pas question de cracher au bassinet pour aider la livre à retrouver des couleurs. Des rendez-vous sont prévus entre dirigeants turcs et européens au mois de septembre, y compris avec la chancelière allemande.

Le Qatar s’empresse d’aider la Turquie

Doha a annoncé qu’un accord d’échange de devises a été conclu vendredi entre les deux pays. L’équivalent de 3 milliards de dollars en livres et en riyals. Ils viendront stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays. Aucune surprise là-dedans. L’émirat est déjà l’un des premiers partenaires commerciaux de la Turquie avec 20 milliards de dollars investis sur place. Il a donc tout intérêt à aider la Turquie à se relever de la crise de sa monnaie. Et bien sûr, l’émirat est un allié stratégique de la Turquie. Pour le moment, le seul qui s’est publiquement exprimé en faveur d’Ankara depuis le début du conflit ouvert avec les Etats-Unis.

EN BREF,

Une autre monnaie crée des remous : le nouveau « bolivar souverain » au Venezuela

En vigueur depuis lundi, mais en plein jour férié, il a soulevé beaucoup de scepticisme (c’est peu de le dire) chez la population et les professionnels. Alors qu’une inflation de plus de 1 000 000% est à craindre cette année, l’introduction de ses nouveaux billets dont la plus grosse coupure (500 bolivars) s’échangerait à 7 dollars au marché noir est présentée par les autorités comme un grand changement.

Les partis d’opposition ne l’entendent pas ainsi et appellent à manifester aujourd’hui dans les rues y compris contre la hausse du salaire minimum, hausse de 3 400%, jugée irréaliste dans le contexte économique actuel.

Le mythique marché de Tsukiji fermera bientôt ses portes aux visiteurs

C’est le plus important marché au monde de produits de la mer et un incontournable des guides touristiques du Japon. Mais il était très vétuste et dangereux en cas de séisme. Après le 15 septembre, les ventes de thon à la criée qui font tout le charme de l’endroit ne pourront plus se faire sous les yeux des visiteurs. Le 29 septembre, ce lieu mythique fermera et déménagera là Toyosu, dans la baie de Tokyo et où les curieux ne pourront plus aller assister aux ventes en gros.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.