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Chronique des matières premières

L'Inde fait plonger les cours de l'huile de palme

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L'Inde vient d'imposer de lourdes taxes sur l'huile de palme, dont elle est le premier importateur au monde. Le contexte n'est pas favorable à cet oléagineux, dont les prix continuent de plonger.

Une plantation d'huile de palme à Jambi en Indonésie.
Une plantation d'huile de palme à Jambi en Indonésie. Cifor
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Les cours de l'huile de palme continuent de fondre depuis septembre, à moins de 630 dollars la tonne, ils sont au plus bas depuis quatre mois. Cette huile produite à 85% en Malaisie et en Indonésie, mais aussi en Afrique de l'Ouest, vient de voir se refermer son principal débouché : l'Inde, premier importateur d'huiles végétales au monde. Pour protéger ses propres producteurs de colza et de soja, New Delhi a augmenté les taxes sur les oléagineux importés. On s'attendait à cette décision, mais pas à son ampleur, la taxe sur l'huile de palme brute est passée de 15 à 30%, celle sur l'huile de palme raffinée de 25 à 40%. Impossible pour l'huile de palme importée d'être compétitive en Inde et l'on ne sait pas pour combien de temps.

Surproduction mondiale

La fermeture du marché indien intervient alors que les producteurs asiatiques d'huile de palme ne savent déjà pas quoi faire de leur récolte. En Malaisie, la production est en hausse de 13% depuis le début de l'année. Même tendance en Indonésie, qui s'attend à doubler ses stocks. Les analystes de Rabobank, le plus grand crédit agricole au monde, s'attendent à ce que jusqu'à la fin de l'année prochaine au moins, la hausse de la production (+10%) soit supérieure à celle de la consommation mondiale, (+5%). Or l'huile de palme ne pourra pas être écoulée à la faveur d'un accident de production d'un autre oléagineux : toutes les huiles, dont le soja, sont déjà en situation de production record.

L'Europe bientôt plus stricte sur ses importations

Cette surproduction est d'autant plus malvenue que l'Europe se met à bouder l'huile de palme. C'est le deuxième débouché de l'huile de palme après l'Inde. L'Europe absorbe même 90% des exportations de biodiesel malaisien. Mais le Parlement européen a voté en avril une résolution exigeant bientôt une garantie que l'huile importée par l'Europe ne proviendra plus de la déforestation. Les progrès de la filière étant très lents, comme le souligne Greenpeace cette semaine, l'Indonésie et la Malaisie prennent la menace européenne très au sérieux. Le président indonésien Widodo et le Premier ministre malaisien Najib Razak en personne ont signé un communiqué commun la semaine dernière : un plaidoyer pour leur palmier à huile, dont la culture et l'industrie emploient près de 4 millions de personnes rien qu'en Malaisie, dont 650 000 petits producteurs.

Les analystes de Rabobank estiment que jusqu'à la fin de l'année prochaine au moins, la hausse de la production sera supérieure à celle de la consommation mondiale.

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