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Chronique des matières premières

Sénégal: les productions de maïs et d'arachides mises à mal par un champignon

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Au Sénégal, les productions d’arachide et de mais sont attaquées chaque année par un champignon. Un champignon qui, s’il n’est pas traité, a des conséquences néfastes autant sur la santé que sur les exportations.

Des tourteaux d’arachides. L'aflatoxine produite par le champignon est particulièrement cancérigène.
Des tourteaux d’arachides. L'aflatoxine produite par le champignon est particulièrement cancérigène. RFI/François-Damien Bourgery
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Ce terrible champignon de la famille des flavus adore la chaleur, l’humidité… L’Afrique est donc un terrain parfait pour son développement où il trouve des champs immenses de maïs et d’arachide. Le problème, c’est qu’il produit de l’aflatoxine, une toxine particulièrement cancérigène. Dans les zones de production où l’arachide se mange à toutes les sauces, les taux de cancer du foie sont supérieurs à la moyenne, et les savoirs des anciens ont été oubliés.

Quand une arachide est molle et qu’elle a goût de savon, c’est qu’elle est bourrée d’aflatoxine. Dans le temps, la production gâtée était brûlée désormais plus personne ne veut perdre d’argent. Dangereuse pour la santé, l’aflatoxine est aussi la terreur des producteurs. L’Europe a interdit l’exportation des arachides qui contiennent plus de 4 mg de toxine par kilo. Si la Chine et les Etats-Unis ont fixé la norme à 20 mg, les pertes sont considérables lors des années où le champignon est là.

Comment traiter ce fléau

Aujourd’hui, seule la science permet de traiter ce fléau. Et pour empêcher un champignon de se développer, on en utilise un autre. Son nom : Aflasafe. Produit au Nigeria et importé depuis 5 ans, l’entreprise Bantaare Service, (« bantaare » signifie « développement » en pular), a décidé de monter sa propre structure de production dans la zone de Kaolack. Objectif : produire 1 300 tonnes d’Aslasafe dès l’an prochain, ce qui permettra de traiter 130 000 hectares de champ au Sénégal, mais aussi en Gambie. Le prix pour les producteurs est de 10 000 francs CFA, soit 15 euros, à l’hectare.

Un investissement réduit par rapport aux pertes engendrées par l’aflatoxine qui se retrouve aussi dans le lait si le bétail mange des restes de plantes intoxiquées et qui serait, d’après l’institut qui a créé l’aflasafe, a l’origine de plus de 650 millions de dollars de pertes à l’exportation l’an dernier sur le continent africain.

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