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Revue de presse Afrique

A la Une: l'incendie de la Daaka de Médina Gounass au Sénégal

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Une épaisse fumée noire, une voiture calcinée, un camion de pompier, les photos de l'incendie de la Daaka de Médina Gounass s'affichent en Une de la presse sénégalaise.

De Walf au Soleil, en passant par La Tribune… Mercredi, les flammes ont ravagé ce lieu de pèlerinage musulman d'une branche de la confrérie Tidiane. Le bilan qui s'est alourdit hier avec le décès, selon la presse sénégalaise, d'une 23e victime ; une vingtaine sont grièvement blessées. L'envoyé spécial du Soleil à Médina Gounass, dans le sud-est du Sénégal, décrit un incendie « d'une rare violence ». « La situation [était] intenable, explique au Monde Afrique un journaliste de Tambacounda, la grande ville la plus proche. De nombreuses victimes sont des septuagénaires et plusieurs d’entre elles ont été profondément brûlées. C’est d’ailleurs pour cette raison que les autorités hospitalières ont formellement interdit aux journalistes de prendre des photos. »

« Parti du sud-est, raconte Le Soleil, le feu s’est propagé à une vitesse vertigineuse, prenant de court les pèlerins, mais aussi les sapeurs-pompiers, gendarmes et autres membres de l’organisation. Le marabout venait de sortir de son habitat pour venir diriger la prière. L’effet surprise, mais surtout la densité et la vitesse des flammes qui prenaient vite avec la paille feront disperser les pèlerins [...] La virulence du feu fera dire à Ousmane Bâ, un retraité militaire qui vient à la retraite depuis 1966 : "Il y a eu les incendies de 1971 et 1987 certes, mais ils n’étaient pas d’une telle ampleur.»

Le Pays au Burkina rappelle en effet que ce drame n'est pas le premier à frapper le pèlerinage de Médina Gounass.

« En 2010, six personnes avaient péri et plusieurs autres avaient été blessées dans des conditions similaires. En 2014, une partie du site avait été complètement ravagée par les flammes. » Et le quotidien ouagalais d'en appeler « à la responsabilité des autorités sénégalaises qui ne doivent plus se contenter, après chaque catastrophe, de présenter des condoléances aux familles des victimes. [...] Sans chercher à ébranler la foi des pèlerins, pourquoi ne pas délocaliser le site, si tant est que le Dakaa de Medina Gounass est un endroit "accidentogène" ? A défaut d’en arriver à cette solution pour le moins extrême, il faudra, à tout prix et ce avant chaque pèlerinage, revoir les installations dans leur ensemble afin d’éviter toute surprise désagréable [...] »

« Nous nourrissons un grand regret aujourd’hui, dénonce dans Le Soleil Seydou Bâ, le maire de Médina-Gounass et président du comité d’organisation du « Daaka », puisque nous avions attiré l’attention des autorités dès le premier jour sur le manque d’eau. Le feu n’aurait pas pu connaître une telle ampleur s’il n’y avait pas ce manque d’eau. Ce qui veut dire que nous aurions pu éviter cet incendie. »

« Exaspération totale. Inquiétude. Désolation vive, renchérit La Tribune, à Dakar. Hélas, c’était prévisible. Permettre à autant de monde de se regrouper dans un endroit si exigu sans les mesures nécessaires, c’est les exposer au pire. Il y avait beaucoup de signes annonciateurs d’une telle tragédie. L’État a fermé l’oeil. La responsabilité des organisateurs est engagée, affirme La Tribune. [...] On s’indigne. Mais hélas, chez nous, l'indignation souvent collective et bruyante, ne dure que le temps d'une rose [...] Il y a tellement de drames qui se ressemblent. Il nous faut plus que des prières pour que ce genres de catastrophes ne se reproduisent plus… »

 
Le Burundi, à la croisée des chemins

Après deux ans de crise, consécutive à la volonté de Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat de président, le dialogue politique est totalement bloqué constate Le Pays. « Pire, insiste le journal burkinabé, le pays semble complètement abandonné à lui-même, par une communauté internationale devenue aphone, qui s’est montrée jusque-là incapable de trouver une solution pour faire plier le satrape [... Pierre Nkurunziza] fait désormais ce qu'il veut, et ne se fixe aucune limite dans la répression des opposants. »

Le Burundi est « un pays oublié, dénonce le quotidien ouagalais. [...] Même les sanctions économiques infligées par l’Union européenne n’ont pas réussi à faire reculer le satrape qui croit avoir trouvé la parade en contraignant ses compatriotes à mettre la main à la poche, par des cotisations forcées. »

L'Union européenne, justement : son ambassadeur à Bujumbura s'exprime sur le site d'info Iwacu

Wolfram Vetter y dit son attachement au dialogue dans le cadre des pourparlers d'Arusha, en Tanzanie voisine, il regrette un certain manque d'implication des pays de la sous-région dans la crise burundaise, s'inquiète d'informations « vraiment préoccupantes  » concernant la situation des droits de l'homme. Mais l'ambassadeur évoque tout de même « des signes d’ouverture de la part du Gouvernement. Quelques mesures encourageantes ont été prises. Je garde espoir, et je reste optimiste », conclut Wolfram Vetter sur Iwacu-burundi.org.

 

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