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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Présidentielle, le « house of cards » français

Publié le :

AFP
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Plus que vingt-sept jours avant le premier tour. Et la semaine qui s’achève n’y a rien changé. Elle avait pourtant débuté par un grand débat entre cinq candidats à l’élection présidentielle, devait « marquer un tournant », s’est transformée en « chicane », résume Le Journal du Dimanche.

Les affaires qui « occupent une place très importante dans la campagne » ? Les Français trouvent que c’est « justifié », lance Le Journal du Dimanche. Selon un sondage Ifop pour ce-même JDD, 63 % des Français le pensent car « la question de l'honnêteté des dirigeants politiques constitue un critère majeur ».

Justement, cette semaine, ils ont été servis ! A peine les programmes de ces candidats étaient-ils ouverts lundi soir à la télévision que, dès mardi, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux présentait sa démission. Une démission forcée qui relançait donc le feuilleton des affaires.

Le Roux : la nausée

Et là-encore, c’est une histoire similaire au fait générateur de « l’affaire Fillon » qui a emporté ce fidèle de François Hollande :

Bruno Le Roux a en effet salarié ses deux filles mineures comme assistantes parlementaires. Le cas Le Roux a certes été promptement réglé par l’Elysée et Matignon, mais le mal était fait et « les dégâts sont irréparables », souligne Le JDD.
« Voilà donc qu’un ministre socialiste, Bruno Le Roux, s’en vient rejoindre le cortège des impudents qui se gavent de prébendes et privilèges et en nourrissent leur famille, se révolte Marianne. Durant un septennat entier, il rémunérera pendant les périodes de vacances scolaires, aux frais de la République, ses deux filles pour des tâches d’assistantes parlementaires prétendument accomplies dès l’âge de 15 ans. Quelques jours plus tôt, ce papa si généreux avec l’argent public osait encore faire la leçon à un autre père de famille dispendieux, François Fillon, empêtré dans le Pénélopegate ».

Le cœur au bord des lèvres, cet hebdomadaire s’insurge. « Comment peuvent-ils descendre aussi bas ? Comment s’étonner que des hauts-le-cœur saisissent les citoyens effarés d’une telle duplicité ? Comment ne pas comprendre le dégoût qui submerge la France qui se lève tôt et travaille dur pour un salaire de misère (…) ? (…) Combien en reste-t-il ? Combien sont-ils encore ses élus « hors sol » lovés dans leur bulle dorée qui ont perdu tout contact avec le monde réel ? Mesurent-ils à quel point leur comportement creuse chaque jour un peu plus le fossé qui sépare les puissants du peuple ? Alors, oui, cette campagne électorale est une purge. Dans tous les sens du terme. La purge, c’est maintenant », bûcheronne Marianne, en référence, bien sûr, au slogan de la campagne électorale victorieuse de François Hollande en 2012, « le changement c’est maintenant ».

Mardi, donc, c’était le scandale Bruno Le Roux. Mercredi, patatras, la justice élargissait son enquête sur les époux Fillon à de présumés délits de « faux » et d’« escroquerie aggravée ». Alors, jeudi soir à la télévision, le candidat de la droite contrattaquait. Et pas qu’un peu !

Fillon : le « cabinet noir »

Prétendu « cabinet noir » pour l’abattre politiquement et avec lui son camp... En portant de telles accusations, en dénonçant ce qu’il appelait alors une « affaire d’Etat » tout en demandant l’ouverture d’une « enquête », le candidat de la droite se référait en fait aux extraits d’un livre publiés par Valeurs Actuelles. Lequel magazine consacre cette semaine « sa Une » aux « écoutes, filatures, surveillance… » et qu’il résume d’un titre-choc : « Les dossiers noirs de l’Elysée ».

Intitulé « Bienvenue place Beauvau, police : les secrets inavouables d’un quinquennat », et signé de deux journalistes du Canard Enchaîné, Didier Hassoux et Christophe Labbé ainsi que de la journaliste indépendante Olivia Recasens (Robert Laffont), ce livre est celui « qui met en cause François Hollande », affirme Valeurs Actuelles.

Bien entendu, l’Elysée a aussitôt dénoncé « les allégations mensongères  » de François Fillon, et l'un des auteurs de ce livre a « totalement réfuté » cette affirmation. En attendant la suite.
La suite ? En début de semaine, le candidat socialiste Benoît Hamon présentera des propositions en matière de transparence et d’anticorruption, une « véritable « opération mains propres » », lance Le Journal du Dimanche. Sera-ce suffisant pour refaire son retard dans les sondages face à ses rivaux Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ? Pour Benoît Hamon, la menace, c’est tout simplement l’élimination dès le premier tour de la présidentielle.

PS-LR : impact J-27

Résultat, les spéculations politiciennes vont bon train au sujet du devenir du PS comme des Républicains. « Tout concourt, pour le moment, à une élimination dès le premier tour des deux formations qui se sont partagé le pouvoir depuis l’avènement de la cinquième République, redoute L’Obs. (…) A droite, il y a gros à parier que les Républicains ne se relèveront pas d’un échec de François Fillon (…) A gauche, l’élimination de Benoît Hamon dès le premier tour (…) entraînerait un bouleversement tout aussi profond. (…) Sa défaite ne manquerait donc pas de provoquer une énième tentative de clarification. Celle de trop ?, se demande L’Obs. (…) Dès lors que le PS ne gagne plus aucune élection et qu’émerge sur son flanc droit une maison concurrente, le risque est grand de voir la vieille maison ».

Livre : de Paris à Conakry

Littérature pour conclure (littérature et édition), avec le Salon du livre qui se tient en ce moment à Paris. « C’est la première manifestation nationale dédié aux livres », souligne L’Express. Ce salon « a sa raison d’être, tous en conviennent, ne serait –ce que pour une question de visibilité », ajoute cet hebdomadaire. Alors, pour rendre le monde du livre plus visible, le magazine L’Obs en visite cette semaine les arrières cuisines, ou plutôt « ces grand-messes éditoriales » que sont les comités de lecture. C’est là que dans le plus grand secret, les éditeurs se réunissent régulièrement pour choisir les manuscrits qu’ils vont publier. « Pour qui a la chance d'y appartenir, (un comité de lecture) vaut tous les portefeuilles ministériels », énonce L’Obs.

Pourtant, l’édition est tout sauf une science exacte, et les comités de lecture commettent parfois des erreurs monumentales. Et L’Obs en convient. « Tous les comités de lecture ont été pris en flagrant délit de bourde monumentale. Comme lorsque Gallimard refusa le premier manuscrit de Philippe Durand, au motif qu’il se situait en dehors de la littérature. Difficile d’atteindre au consensus quand un texte dérange ». Le Salon du livre de Paris fermera ses portes demain soir, mais les amateurs de littérature qui nous écoutent en Afrique se sont donné rendez-vous le mois prochain à Conakry, capitale mondiale du livre 2017 de l’Unesco, dont le coup d’envoi sera donné le 23 avril, c'est-à-dire, mais oui, le jour du premier tour de l’élection présidentielle en France. Lire ou voter, ce jour-là, il faudra choisir !

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