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Le grand invité Afrique

Berni Goldblat: «énormément de monde dans les salles» au Fespaco 2017

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Le Fespaco 2017 s'achève ce samedi 4 mars à Ouagadougou, avec la divulgation de son palmarès dans l'après-midi. RFI revient sur cette 25ème édition en compagnie du cinéaste helvetico-burkinabè Berni Goldblat, auteur d'un film très remarqué : Wallay, l'histoire d'un adolescent français que son père envoie au Burkina Faso au village retrouver ses racines.

Le réalisateur Berni Goldblat a présenté au Fespaco « Wallay », l'histoire d'un adolescent français que son père envoie au Burkina Faso.
Le réalisateur Berni Goldblat a présenté au Fespaco « Wallay », l'histoire d'un adolescent français que son père envoie au Burkina Faso. Sophie Torlotin / RFI
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Rfi: Vous présentez votre premier long-métrage de fiction « Wallay » au Fespaco après l’avoir projeté à la Berlinale. C’est important une sélection au Fespaco ?

Berni Goldblat : Oui. Pour moi c’est très, très important. J’aime dire : le film rentre chez lui. Il a été tourné 95 % au Burkina, coproduit par le Burkina et il a eu aussi le soutien du ministère de la Culture du Burkina. Donc, évidemment c’est très important. Personnellement, je suis très lié au Fespaco. Je n’ai raté aucune édition depuis 97, depuis vingt ans. Par rapport à la projection, on a eu quasiment 500 personnes. C’était magnifique à voir. Il y avait des gens de partout. Donc évidemment, c’est pour moi très, très important.

Vous êtes installé au Burkina Faso depuis dix-sept ans. Vous le disiez, ce n’est pas du tout votre premier Fespaco. Comment est-ce que vous avez trouvé cette 25ème édition qui est donc la première depuis les élections démocratiques ?

C’est aussi la deuxième depuis la chute de Blaise [Compaoré].

C’est cela, le plus important ?

Oui. Il y a deux ans, nous étions en pleine transition ; l’édition du Fespaco a failli ne pas se faire ; c’était vraiment chaud. Je pense que cette édition se passe bien, en tout cas pour le projet « Wallay », pour le film. Je vois énormément de monde dans les salles. Hier je suis allé voir « Félicité ». J’ai fait un big up à mon grand frère Alain Gomis : Bravo pour ton film, j’ai beaucoup aimé.

C’est un des films très favoris ici.

Magnifique. Magnifique film. En tout cas, bravo. Il y avait énormément de gens dehors, des gens parterre, un engouement terrible et pas uniquement de la part d’étrangers, comme des gens, un peu aigris, aiment dire : « Oui, c’est les expat et tout… ». C’est complètement faux. Il y avait des gens de partout. Il y avait plein d’Ouagalais. Par ailleurs, ce n’est pas tout le monde qui aime le cinéma. On n’est pas obligé de forcer les gens à aller en salle, nulle part dans le monde ! Il y avait donc ce métissage dans les salles qui est magnifique.

Le Burkina a pas mal de soucis économiques depuis pas mal de temps et donc cela reste quand même un défi que d’organiser cette manifestation et accueillir ces milliers de festivaliers, avec aussi ce climat un peu tendu aux frontières.

La ville était bouclée.

La ville est bouclée. Je trouve que la sécurité assure, quand même. Elle est là mais on ne nous harcèle pas. Je pense donc que ça va.

C’est un événement qui reste important pour le rayonnement du Burkina. Après, beaucoup trouvent qu’il y a une forme de compétition à deux vitesses. Vous le disiez, « Félicité » d’Alain Gomis a été très, très chaleureusement accueilli. Ce n’est pas le cas du tout - loin de là - de tous les films en compétition. Vous avez pu voir d’autres films de la compétition ?

J’en ai vu quelques-uns, oui. Je suis un peu surpris par le fossé que l’on peut voir entre certains films. Je pense que là, il y a un problème en amont, je dirais. C’est quelque chose qui se fait surtout dans le processus de sélection. Je trouve qu’il y a trop de disparités entre les films ou encore, si on veut parler de genres, on retrouve des films télé avec des films de cinéma. Parfois, on trouve des mauvais films télé. C’est un petit peu dommage et on n’y voit pas très clair.

Je pense que le Fespaco - peut-être pour les prochaines éditions - devrait faire comme tous les autres grands festivals – parce que le Fespaco est un grand festival – c’est-à-dire avoir, entre les éditions, une équipe, même restreinte, de quelques personnes dont la mission est de chercher des films et non pas juste attendre une inscription, avec un délai d’inscription et attendre donc que les gens

« Wallay » donc, en sélection hors compétition au Fespaco et donc bientôt dans les salles, dans quelques mois, on va dire, en France ?

Nous avons un distributeur. C’est Rezo film qui distribue le film en France et les Films du Djabajah ici, au Burkina, qui est coproducteur du film et qui le distribuera au Burkina. On commence dans deux semaines. On sera à Milan pour le festival du cinéma d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. On ira à Tarifa en Espagne, il doit aller aussi en Israël... En fait, depuis la Berlinale et la super première mondiale que nous avons eue, nous avons beaucoup, beaucoup de mails, tous les jours. Les gens veulent le film.

C’est super parce que je pense que nous avons réussi à fabriquer un film qui parle aux gens universellement. Et c’est cela aussi, ce pour quoi je fais des films et que je me bats aussi pour qu’on arrête de cataloguer les films : « Oui, ça c’est un film africain. Ça, c’est un film philippin. Ça, c’est un film argentin… ». Cela me fatigue.

Evidemment, l’Afrique a un patrimoine culturel ancestral énorme dans lequel elle peut puiser pour son cinéma. Mais cataloguer un film comme étant un film africain, je suis désolé mais c’est péjoratif. Un film c’est un film. C’est du cinéma. Alors si un Chinois, un Israélien ou une Argentine voit mon film et dit : « Ouah ! J’ai pleuré. Ouah ! Ça m’a fait rire… ». Eh bien, c’est le meilleur des compliments.

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