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Revue de presse Afrique

A la Une: Etienne Tshisekedi est mort, «un baobab s’écroule»

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Etienne Tshisekedi en août 2016 lors de son premier discours en RDC depuis 2011.
Etienne Tshisekedi en août 2016 lors de son premier discours en RDC depuis 2011. RFI / Sonia Rolley
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Le Potentiel à Kinshasa nous livre en Une la formule consacrée : « un baobab s’écroule ». En effet, poursuit le quotidien kinois, « un monument de la RDC s’est écroulé hier mercredi après avoir tenu la dragée haute à tous les régimes qui se sont succédé au Congo-Zaïre-Congo. (…) L’opposant historique a quitté la terre des hommes, au moment où il s’apprêtait à jouer sa dernière carte politique, à savoir conduire la transition destinée à préparer l’alternance à la fin de cette année. (…) Tshisekedi mort, faut-il que le processus enclenché s’arrête ? », « Bien sûr que non », répond Le Potentiel. « Tous les observateurs s’accordent pour dire que le meilleur hommage que l’on puisse rendre à ce leader qui a consacré toute sa vie à la lutte pour le triomphe de la démocratie en RDC serait de mettre en œuvre l’Accord du 31 décembre 2016. »

Hier soir, la nouvelle est tombée comme un coup de massue : « onde de choc et incrédulité après l’annonce de la mort d’Étienne Tshisekedi », s’exclame le site d’information congolais Cas-Info. « À Kinshasa, Mbuji-Mayi ou encore à Kananga, personne ne voulait y croire. Mais très vite, dans les rues de Kinshasa, à Limete, le fief de l’opposant historique, et sur la toile, hommages et tristesse se sont bousculés. (…) Du combat politique du Lider maximo il en sera question dans les jours et les prochaines semaines, voire tout au long de l’histoire future de la RDC. Car le "Sphinx" de Limete aura marqué de son nom la vie politique du pays. Lui qui a combattu la dictature de Mobutu, défié le régime militaire de Kabila père et qui tentait, encore, du haut de ses 84 ans, de barrer la route au projet de maintien au pouvoir de Kabila fils. Il est allé au bout de sa lutte sans rien céder ni concéder. Étienne Tshisekedi ne va pas manquer à sa famille, mais à toute la nation. »

Les hommages fusent également dans la presse ouest-africaine. « Intraitable opposant, il l’était, pointe Aujourd’hui à Ouaga, car il a su résister au nectar du pouvoir facile, aux ors de la République, à l’argent, essuyant même au passage des violences ad hominem qui auront d’ailleurs des séquelles indélébiles sur son physique. Fervent démocrate ou politicien roué, il a cru jusqu’à ces dernières années à l’avènement d’une vraie alternance où il serait élu président. » Et Aujourd’hui de conclure : « l’opposition perd une icône difficile à remplacer. La RDC perd un homme politique complet. Nul ne peut présager ce que sera le marigot congolais après le départ définitif du sphinx ».

Quel avenir pour la transition ?

Justement, en Guinée, le site Ledjely.com exprime son inquiétude au sujet de la transition politique en RDC : « Tshisekedi absent, il est à craindre que le processus de la transition qui se mettait laborieusement en place ne soit tout bonnement remis en cause, affirme le site guinéen. D’autant que celui qui, les trente dernières années, a incarné le changement et porté les espoirs d’une alternance politique en bonne et due forme, laisse derrière lui une opposition aux convictions pas aussi ancrées que l’étaient les siennes et un peu trop portée sur les égos, pour espérer combler le vide. (…) Avec la mort de l’opposant historique, conclut Ledjely, c’est donc un pilier stratégique de la mise en œuvre de l’accord politique inter-congolais qui vient d’être arraché ».

« Quel impact sur l’accord de la Saint-Sylvestre ? », s’interroge également Le Pays au Burkina. « Tshisekedi devait être confirmé à la tête du CNSA, le Conseil national de suivi de l’accord, cet organe consultatif chargé de veiller au bon déroulement des préparatifs de la présidentielle prévue pour se tenir en fin 2017 ». Maintenant qu’il n’est plus là, « le CNSA sera dirigé par trois vice-présidents issus de la majorité présidentielle, du Front pour le respect de la Constitution et de l’opposition dite républicaine qui a signé l’accord de la Cité de l’Union africaine ». Mais « il faut souhaiter, poursuit Le Pays, que le reste des acteurs, notamment de l’opposition, puissent poursuivre la mission pour laquelle Etienne Tshisekedi s’est battu durant toute sa vie. Cela est d’autant plus nécessaire que jusque-là, le Premier ministre sortant, Samy Badibanga et ses partisans, rejettent en bloc l’accord de la Saint-Sylvestre. Ne vont-ils pas saisir là une occasion pour se faire entendre davantage ? Rien n’est moins sûr ».

En tout cas, conclut Le Pays, « la RDC vient de perdre un grand homme qui aura travaillé durant toute sa vie pour l’ancrage de la démocratie. Et l’on peut dire qu’il ne s’est pas battu pour rien car la relève semble assurée avec la montée de la jeune génération qui, sans avoir l’expérience du vieux lion, est aussi engagée pour l’alternance ».

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