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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Moirans, un défi lancé à la République

Publié le :

AFP
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Partout dans les journaux, les photos de Moirans, petite commune plutôt prospère de l’Isère, au pied des Alpes. Dans le quotidien local, Le Dauphiné Libéré, les images de carcasses de voitures brûlées dans la gare, sur les voies ferrées : spectaculaires conséquences des émeutes de mardi soir provoquées par des gens du voyage. La presse rappelle l’origine de ces violences : le refus par la justice d’accorder une permission à un jeune détenu, membre de cette communauté. Il voulait assister aux obsèques de son frère.

« On ne casse pas, on ne brûle pas, au motif que l’on veut quelque chose », estime Le Courrier Picard, « même dans la douleur et l’égarement de la réflexion. En s’y prenant autrement, les gens du voyage auraient eu satisfaction à moindres frais et sans aucun risque pour la société ». « Des actes inqualifiables », confirme L’Alsace. « En aucun cas, la coutume, la religion ou des intérêts catégoriels ne peuvent bafouer les lois. C’est pour cela, selon l’éditorialiste Raymond Couraud, que l’émeute de Moirans est un défi lancé à la République ». Le Journal de la Haute Marne estime que « ces images ne peuvent que faire le miel de l’extrême droite, mécaniquement ».

Soupçons de laxisme
 
Car au-delà de l’affaire judiciaire, il y a bien cette fois encore des répercussions politiques à prévoir. Comme le rappelle Paris-Normandie, un scénario identique s’était joué il y a deux mois dans la Somme. « Mêmes acteurs, mêmes causes, mêmes conséquences. Au prétexte de ne pas vouloir envenimer les choses, les pouvoirs publics avaient laissé faire, abandonnant, en plein milieu d’une autoroute, des dizaines de milliers d'automobilistes de retour de vacances ». Bruno Dive dans Sud Ouest salue le fait « qu’au moins, cette fois-ci, la permission de sortie n'a pas été accordée. Le quasi-assassinat d'un policier, il y a deux semaines en banlieue parisienne, par un détenu en cavale est passé par là. »

Sud Ouest poursuit : « cette affaire est évidemment embarrassante pour le gouvernement. Il risque de reperdre le crédit qu'il avait acquis sur le terrain de l'autorité depuis 2012 et l'installation de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur. Le voici de nouveau confronté aux soupçons récurrents qui planent sur la gauche, de laxisme, de complaisance face aux auteurs de violences ».

Et Le Figaro ne se prive pas de décrire une France « gagnée par l’impuissance publique », de critiquer un pouvoir « faible avec les caïds, mais qui montre les muscles dès qu’il se sent contesté dans ses dogmes ». Yves Thréard se dit révolté par la façon dont les avocats qui manifestaient à Lille ont été molestés par les forces de l’ordre.

Caution de gauche ?

Cette colère des avocats contre la réforme de l’aide juridictionnelle vise notamment la garde des Sceaux. Christiane Taubira s’explique dans Les Echos : « je ne lâche rien du tout », assure la ministre de la Justice. Elle a pourtant accepté un compromis dans ce dossier qui fait hurler les robes noires. Dans Les Echos, elle appelle les syndicats à tenir leurs engagements sur cette aide destinée aux plus démunis. « Vous sentez vous en phase avec ce gouvernement ? Etes-vous sa caution de gauche ? », est-il demandé à Christiane Taubira. Réponse : « quand on arrive à faire reculer en trois ans le niveau de la pauvreté, je ne suis pas mal à l’aise par rapport à mes idéaux ».

Reste à convaincre les avocats, qui appellent toujours à la grève. Et ce n’est pas fini, expliquent Le Figaro comme Le Parisien Aujourd’hui en France : manifestation ce jeudi sous les fenêtres de la place Vendôme des surveillants de prison. « Grogne à tous les étages », titre Le Parisien.

Un naufrage sans capitaine

« François Hollande prend toute la place », selon Le Parisien. En d’autres termes, le chef de l’Etat « étouffe » Manuel Valls. « Une hypercommunication parfois insolite » Ainsi son interview hier dans le Chasseur français : « j’ai toujours vécu avec les vaches », raconte le Président. « François Hollande occupe le terrain ». Avec ses « nouveaux chouchous » (Jean Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud Belkacem, Emmanuel Macron), avec le soutien discret de sa compagne (Julie Gayet), et avec un objectif, sa réélection en 2017. « Paroles, paroles », titre sévèrement l’éditorial. « Où est passé le François Hollande de janvier 2015, à l’unisson d’un pays bouleversé par les attentats. On aimerait qu’il soit là, attentif aux crises. Pendant ce temps, sans capitaine, le naufrage continue ».

François Hollande présenté dans L’Union et L’Ardennais comme « un hypnotiseur ». Dans son édito, Sébastien Lacroix paraphrase le chef de l’Etat : « la France est apaisée, on s’aime tous, c’est cool ». Le Républicain Lorrain voit néanmoins dans la COP 21, conférence sur le réchauffement climatique, un rendez vous international « de nature à restaurer son image présidentielle ».

Nouveau shérif

Très présente également dans la presse française, la poignée de mains à Moscou entre Vladimir Poutine et Bachar el-Assad. « Le nouvel ordre mondial ?», s’interroge à sa Une Libération qui y voit « un coup de maître » du Kremlin. Poutine, présenté comme « un nouveau shérif », réaffirme son soutien au numéro 1 syrien, tout en signifiant au monde qu’il garde la main. Libé, inquiet : « l’entrée en lice de Poutine attise le conflit et alimente le flot de réfugiés ».

Ibra sur les fesses

Que disent les journaux du choc présumé entre le PSG et le Real Madrid en ligue des champions de football ? « Frustrant », titre L’Equipe. Le match tant attendu au Parc des Princes « n’a pas tenu toutes ses promesses ». Pas de buts et des attaquants parisiens très mal notés par le quotidien sportif. En photo, Zlatan Ibrahimovic sur les fesses et c’est Cristiano Ronaldo qui tend sa main pour le relever. Une rencontre qui aurait jeté « une lumière crue sur les défauts du PSG ».

Astérix et les réseaux sociaux

Un sans faute en revanche pour le 36ème album d’Astérix qui sort ce jeudi. La presse française a l’air d’apprécier Le papyrus de César. Dans La Croix, on voit l’irréductible gaulois dérouler le document impérial avec ses amis Obélix et Panoramix. Un album qui d’après Le Figaro, donne « un nouveau souffle à la série. Astérix entre dans le IIIème millénaire ». Le héros y est confronté à internet et aux réseaux sociaux. Le personnage Résowifix vient donner les dernières nouvelles. On a aussi Double Polemix, colporteur de news surveillé par le pouvoir, ancêtre du journalisme moderne, l’équivalent de Julian Assange. Et puis Bonus Promulus, conseiller en communication de César, alias Jacques Séguéla. Dans Le Parisien Aujourd’hui en France, le publicitaire se dit « gonflé d’orgueil » d’entrer ainsi dans le Panthéon de la BD, aux côtés par exemple, des Beatles ou de Sean Connery.

 

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